« La femme dans les médias » : les médias devront remettre au CSA un rapport annuel

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Les médias audiovisuels nationaux remettront annuellement dès janvier 2016 au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) des rapports, destinés à être publiés, évaluant leurs efforts en matière de «juste représentation des femmes» et de «lutte contre les stéréotypes» à l’antenne, a déclaré vendredi Sylvie Pierre-Brossolette, membre du CSA. Le CSA a désormais «le pouvoir de demander chaque année» aux chaînes de télévision et aux radios nationales «un rapport» qui comptabilise «le nombre de femmes qu’elles ont à l’antenne, journalistes ou invitées» et évalue le «degré de stéréotypes» de leurs programmes, a expliqué Sylvie Pierre- Brossolette, présidente du groupe de travail «droits des femmes» au CSA, le gendarme de l’audiovisuel. «Nous le lirons, nous ferons un commentaire et tout sera rendu public», a-t-elle précisé à l’issue d’une réunion avec les ministères des Affaires sociales et de la Culture sur la place des femmes dans les médias, organisée à l’occasion de la Journée internationale des femmes. «C’est une forte pression pour améliorer les choses», a-t-elle lancé, «parce qu’on n’a pas envie d’apparaître comme le mauvais élève quand les rapports sont publics». Ce rapport est l’une des mesures d’une délibération adoptée par le CSA en février et entrée en vigueur le 1er mars dans le cadre de la loi du 4 août 2014 pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes.

Outre l'aspect quantitatif recensant le nombre de femmes à l'antenne, les chaînes devront présenter aussi leur progrès dans la lutte contre les stéréotypes. Elles pourront s’appuyer sur trois questionnaires fournis par le CSA sur le contenu des fictions, des programmes de téléréalité et jeunesse. Parmi les pistes proposées par le CSA «pour les aider à mieux cerner le problème des stéréotypes», des questions telles que «les personnages de sexe féminin échappent-ils à des traits de caractère associés à certaines faiblesses (émotivité passivité, timidité, effacement, etc.) ?», pour la partie programme jeunesse. Ou encore pour les téléréalités, «les participantes» ont-elles «recours systématiquement à la séduction ?», «les participants échappent-ils aux archétypes de sexe (le séducteur, l’hyper-viril, etc.) ?» «Nous avons une démarche positive», précise Mme Pierre-Brossolette, les chaînes déclarant les programmes diffusés au cours de l’année qu’elles estiment «être dénués de stéréotypes». Le CSA vérifiera ensuite ces déclarations et les «encouragera à faire plus l’an prochain». Par ailleurs, le CSA contrôlera que les médias audiovisuels diffusent «chaque année des programmes et sujets contribuant à la lutte contre les préjugés sexistes et les violences faites aux femmes», comme le prévoit sa délibération.