La directrice de France Inter, Adèle Van Reeth, visée par une motion de défiance de la rédaction

787

La directrice de France Inter, Adèle Van Reeth, est visée par une motion de défiance de la rédaction, au lendemain de l’annonce du remplacement de Yaël Goosz par Patrick Cohen comme éditorialiste politique de la matinale.

«C’est avec consternation et colère que nous avons appris par la presse que la direction de France Inter avait décidé de retirer l’éditorial politique du matin à Yaël Goosz» qui pourtant «a fourni un travail exemplaire, fiable, indépendant», explique ce texte. Yaël Goosz reste chef du service politique de France Inter mais devra laisser sa place à Patrick Cohen – qui avait présenté la matinale de 2010 à 2017 – pour l’«édito politique» de 07h44.

Dans cette motion, les signataires (80% des 95 journalistes de la rédaction) dénoncent une décision «d’une brutalité inouïe en termes de management». «Ce n’est pas une motion contre Patrick Cohen», tient à préciser un journaliste signataire qui préfère rester anonyme, mais bien contre «un choix incompréhensible et des méthodes violentes» de la direction, la rédaction ayant selon lui appris la nouvelle «dans la presse» mercredi. Selon France Inter mercredi, Yaël Goosz doit se voir proposer un autre créneau pour intervenir sur la grille, qui reste à déterminer.

Les signataires de la lettre dénoncent «bien d’autres décisions incompréhensibles prises par la directrice de France Inter ces derniers mois» et l’impossibilité à «continuer à lui faire confiance pour diriger cette radio».

Le licenciement de Guillaume Meurice pour «faute grave», après qu’il a répété à l’antenne ses propos polémiques sur le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, et «l’affaiblissement» puis l’arrêt de son émission à succès «Le grand dimanche soir», font partie de ces désaccords entre rédaction et direction, précise le journaliste sous couvert d’anonymat. Il déplore une «difficulté récurrente (de la direction) à dialoguer, entendre, écouter une rédaction qui fonctionne et qui donne des résultats».

En dépit des turbulences, France Inter a largement conservé son statut de première radio du pays avec 6,85 millions d’auditeurs chaque jour d’avril à juin, selon les chiffres de Médiamétrie publiés mercredi.