La Cour suprême algérienne rejette ce jeudi 12 octobre le pourvoi en cassation du patron de presse Ihsane El Kadi

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La Cour suprême algérienne a rejeté jeudi le pourvoi en cassation du patron de presse Ihsane El Kadi, confirmant sa condamnation en appel à sept ans de réclusion, ont indiqué des avocats de la défense. La Cour a «rejeté les deux pourvois en cassation du journaliste et détenu d’opinion Ihsane El Kadi», a écrit sur sa page Facebook l’un de ses défenseurs, Me Abdellah Heboul. «Ses deux condamnations à sept ans de prison, dont cinq ans ferme, et à six mois de prison ferme deviennent définitives», a précisé l’avocate Fetta Sadat.

«Notre choc a été grand lorsque la Cour suprême a décidé de rejeter les deux pourvois», a déclaré Abdellah Hboul, également membre du comité de défense du journaliste. L’équipe de défense et les avocats avaient «présenté tous les arguments juridiques qui confirment définitivement qu’il y a eu des violations», a-t-il ajouté. Selon la Radio M, qui fait partie du groupe de médias dirigé par M. El Kadi, tous les recours ont été épuisés et la seule possibilité pour le journaliste de retrouver la liberté réside dans une éventuelle grâce du président Abdelmadjid Tebboune. En juin, la Cour d’appel d’Alger avait infligé au journaliste, emprisonné depuis décembre, une peine de sept de prison, dont cinq ans ferme, soit deux de plus qu’en première instance. M. El Kadi, 63 ans, dirigeant d’un des derniers groupes de presse privés et indépendants d’Algérie – Interface Médias qui comprend Radio M et le site d’information Maghreb Emergent – était poursuivi pour «financement étranger de son entreprise». Il était accusé «d’avoir reçu des sommes d’argent et des privilèges de la part de personnes et d’organisations dans le pays et à l’étranger afin de se livrer à des activités susceptibles de porter atteinte à la sûreté de l’Etat et sa stabilité», selon le dossier d’accusation.

Les fonds en question s’élèvent à un montant de «25.000 livres sterling (environ 28.000 euros) que le journaliste a reçu, par tranches, de sa fille Tin Hinane, établie à Londres et actionnaire d’Interface Médias», avait précisé lors de son procès l’une de ses avocates, Me Zoubida Assoul, soulignant que cet argent devait servir à régler des arriérés de dettes du groupe. Ihsane El Kadi avait déjà été condamné en juin 2022 à six mois de prison ferme, une peine confirmée en appel mais non assortie d’un mandat de dépôt. Il avait été jugé à la suite d’une plainte de l’ancien ministre de la Communication Amar Belhimer pour un article publié sur le site de Radio M sur le mouvement islamiste Rachad, classé comme organisation terroriste en Algérie, et les protestations prodémocratie du Hirak.