Une «commission pour la nouvelle télévision publique» sera installée officiellement mardi par Nicolas Sarkozy avec la délicate mission de définir le nouveau cahier des charges de France Télévisions et les moyens de compenser la suppression de la publicité. L’Elysée a annoncé samedi que le patron des députés UMP Jean-François Copé présiderait cette commission comprenant parlementaires et professionnels, sans autres précisions. Quelques jours auparavant, le journaliste Frédéric Mitterrand avait indiqué avoir été approché pour présider «un comité des sages» sur l’audiovisuel public. Mardi à 10h00, l’intersyndicale de l’audiovisuel public doit être reçue par le chef de l’Etat, juste avant l’installation de la Commission. «Nous allons dire au président qu’il doit revoir sa copie d’urgence. Les premières déclarations de Jean-François Copé concernant la suppression de la pub montrent bien que son annonce était totalement impréparée», a déclaré Jean-François Téaldi, porte-parole de l’intersyndicale de l’audiovisuel public. Quelques amorces de réflexion ont en effet été esquissées dimanche par M. Copé dans l’émission la «Tribune» BFM-Dailymotion. Interrogé sur le rythme de la suppression de la publicité, M. Copé a répondu: «C’est une des questions qu’on évoquera naturellement. Est-ce que c’est: pas du tout de publicité ou un petit peu? Tout ça doit être réfléchi». Il a évoqué quatre «orientations» de travail: «un nouveau contrat de service public, sur les contenus, les programmes pour chaque chaîne», «tout ce qui touche au modèle économique, au financement, une réflexion de fond». Les deux dernières «orientations» sont «l’organisation du service public» et «la diversification, les nouvelles technologies». Pour compenser un manque à gagner évalué à 1,2 milliard d’euros, Nicolas Sarkozy avait suggéré une taxe sur les recettes publicitaires supplémentaires des chaînes privées et sur les nouveaux moyens de communication (Internet, téléphonie mobile, etc.). Il avait exclu toute augmentation de la redevance (116 euros annuels par foyer). Pour M. Téaldi, «les nombreuses pistes envisagées ne permettront pas de résoudre la totalité du problème. Il faudra qu’on passe par une augmentation modérée de la redevance, étalée sur plusieurs années, et diversifier les sources de financement». Reçue la semaine dernière à l’Elysée, l’intersyndicale a aussi proposé l’augmentation des parrainages et des partenariats (actuellement 3% du budget global de France Télévisions). Les syndicats jugent également nécessaire de permettre à France Télévisions de conserver la publicité sur le net, car les nouveaux supports de diffusion devraient être les bénéficiaires essentiels des ressources publicitaires dans les années à venir. La commission présidée par M. Copé doit rendre ses conclusions à la fin du mois de mai, pour une loi applicable début 2009.