La Commission européenne a annoncé mardi l’ouverture d’une enquête approfondie sur le projet du géant britannique des télécoms Vodafone d’étendre son activité en Europe en rachetant des actifs à l’américain Liberty Global, notamment sa filiale allemande Unitymedia. «La Commission craint que le rachat nuise à la concurrence en Allemagne et en Tchéquie», a-t-elle justifié dans un communiqué. Vodafone avait annoncé en mai un accord avec Liberty Global pour lui racheter le deuxième câblo-opérateur en Allemagne, Unitymedia, ainsi que d’autres actifs dans la connexion fixe en République tchèque, Hongrie et Roumanie. La transaction avec le groupe du magnat américain John Malone avait été estimée à 18,4 milliards d’euros, dont environ 40% correspondant à une reprise de dette.Mardi, la Commission européenne s’est dite préoccupée par le risque d’une hausse des prix et d’une limitation du choix pour les consommateurs dans les services de télécoms et de télévision, en raison de cette concentration d’activités. En Allemagne, a-t-elle relevé, «Vodafone et Unitymedia sont actuellement concurrents dans des régions desservies par Unitymedia au moyen du câble sur les marchés de détail des télécommunications fixes et sur les marchés de détail de la télévision». «La Commission craint que l’opération supprime la concurrence entre les entreprises parties à la concentration» et «réduise le nombre d’acteurs (…), à la fois dans les zones déjà desservies par Unitymedia et en Allemagne en général», ajoute le communiqué. Ce projet de fusion, actuellement examiné aussi par l’autorité allemande de la concurrence, a été notifié à la Commission européenne le 19 octobre 2018, est-il précisé. A compter de mardi la Commission dispose de 90 jours ouvrables, soit jusqu’au 2 mai 2019, pour prendre une décision. L’ouverture d’une enquête approfondie ne préjuge pas de l’issue de la procédure. Vodafone est déjà le deuxième opérateur mondial de téléphonie fixe derrière China Mobile, avec 529 millions de clients dans le monde entier. Mais le groupe est un peu moins massif dans la connexion câblée, dont il deviendra le premier opérateur européen, assure-t-il, avec 54 millions de foyers connectés une fois la transaction bouclée. L’absorption de Unitymedia vise à «créer un challenger national à l’opérateur historique en Allemagne», Deutsche Telekom, avait aussi souligné le géant britannique en mai.
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