La 69e Berlinale sous le signe des femmes

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Le festival du film de Berlin, présidé cette année par l’actrice française Juliette Binoche, s’est ouvert jeudi avec un signal fort envoyé aux réalisatrices, mieux représentées que jamais, parmi lesquelles la Danoise Lone Scherfig, 1ère cinéaste en compétition avec «The Kindness of strangers». Pour cette 69e édition, quelque 400 films du monde entier seront projetés, dont 17 en lice pour l’Ours d’or, remis le 16 février par le jury présidé par Juliette Binoche. Outre la comédienne française à la carrière planétaire, les acteurs Catherine Deneuve, Diane Kruger, Christian Bale, Tilda Swinton, Casey Affleck ou Jonah Hill fouleront le tapis rouge de la Berlinale. L’an dernier, la Berlinale, 1er gros festival de cinéma européen de l’année, avait décerné son Ours d’or à une femme, la réalisatrice roumaine Adina Pintilie, pour son film «Touch me not», au terme d’une édition très marquée par le mouvement #MeToo. Après une année de débats sur le sexisme dans l’industrie du cinéma, les réalisatrices seront cette fois représentées à un niveau inédit dans la compétition: 7 des films en course pour l’Ours d’or, soit 41% des oeuvres, sont faits par des femmes, contre seulement 14% à Cannes et 5% à Venise l’an dernier. Juliette Binoche a salué ce mouvement vers plus de diversité. «Je pense que c’est une avancée. Il y a dix ans, ce n’était pas comme ça. L’ouverture d’esprit, c’est un bon signe», a-t-elle déclaré. «(…) C’est une grande avancée», a renchéri l’actrice, productrice et réalisatrice britannique Trudie Styler, également membre du jury. C’est la Danoise Lone Scherfig («Italian for beginners», «Une éducation») qui a donné le coup d’envoi des festivités avec la 1ère mondiale de son film «The Kindness of strangers», l’histoire de 4 personnages en crise à New York, avec l’actrice américaine Zoe Kazan en mère de famille victime de violences conjugales, et le Français Tahar Rahim en manager d’un restaurant russe qui va faire sa rencontre. C’est un film «sur une femme qui est plus forte qu’elle ne le pense», a déclaré à la presse Lone Scherfig, 59 ans. Parmi les autres femmes en lice pour l’Ours d’or figure la Polonaise Agnieszka Holland («Europa Europa») avec «Mr Jones», un portrait de Gareth Jones, journaliste gallois qui a dénoncé la famine dans l’URSS de Staline en 1933. L’Espagnole Isabel Coixet («Ma vie sans moi») présentera «Elisa y Marcela», sur l’histoire d’amour entre 2 femmes dans l’Espagne du début du XXe siècle. Il s’agit du 1er film Netflix en compétition à la Berlinale, après le Lion d’or obtenu l’an dernier par la plateforme de streaming à la Mostra de Venise pour «Roma». Seul Français en compétition, François Ozon présentera son très attendu «Grâce à Dieu», sur les abus sexuels présumés commis par un prêtre français, le père Preynat, que le cardinal de Lyon Philippe Barbarin, jugé pour cette affaire, est soupçonné d’avoir couverts. Cette 69e édition de la Berlinale sera la dernière dirigée par l’Allemand Dieter Kosslick, 70 ans, après 18 ans à la tête du festival. Il passera ensuite le relais à un duo plus jeune, composé de Carlo Chatrian, actuel directeur du Festival du film de Locarno, et de la Néerlandaise Mariette Rissenbeek.