KTO veut continuer à innover pour poursuivre sa mission

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Fondée il y a 20 ans, la chaîne de télévision catholique KTO, qui dit toucher un public de plus en plus large via son site et les réseaux sociaux, veut continuer à innover pour poursuivre sa mission d’évangélisation, ont annoncé jeudi ses dirigeants. Créée en France à l’initiative du cardinal Jean-Marie Lustiger (décédé en 2007), la chaîne est parvenue à se développer, malgré un budget serré (8 millions d’euros par an, issus à 80% de dons).

Dans sa jeune existence, elle a dû surmonter plusieurs épreuves, dont trois candidatures à une fréquence TNT toutes refusées, une grave crise de financement en 2006, et des réformes fiscales qui ont fait chuter ses dons l’an dernier. Sans oublier l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris, d’où elle retransmettait tous les jours l’office des vêpres. Elle a depuis pris ses quartiers à Saint-Germain-L’Auxerrois, non loin de là. 

Malgré ces obstacles, KTO, qui proposera une programmation spéciale en décembre pour ses 20 ans, devrait revenir à l’équilibre cette année, et entend bien continuer sa mission, «proclamer l’Évangile dans la langue de l’image», a indiqué sa directrice générale Philippine de Saint-Pierre, lors d’une conférence de presse jeudi. Ses programmes sont désormais accessibles aux 100 millions de catholiques francophones par des canaux variés (box internet, câble ou satellite selon les pays) et sur son site. À défaut de disposer de données d’audience télé, elle évoque un succès grandissant de ses contenus sur les réseaux sociaux, avec 2,5 millions de vues par mois sur YouTube, qui lui permet d’attirer un public plus jeune (30% de moins de 30 ans) et demandeur de longues émissions pour approfondir sa foi ou nourrir des questionnements. «Notre ambition c’est de toucher le plus large public», affirme la DG, selon qui certains programmes trouvent un écho au-delà des catholiques et des chrétiens, notamment chez ceux qui cherchent une autre finalité à leur vie que le consumérisme. Et de citer des émissions dédiées à l’environnement, au travail ou aux débats de société, ou qui s’inspirent de la téléréalité, comme «une nuit au monastère» dans laquelle une personnalité fait l’expérience de la vie monastique. 

Enfin, KTO, fidèle à «l’intuition prophétique» du cardinal Lustiger, colle aux évolutions technologiques : elle a opté dès 1999 pour un décor virtuel, s’est mise au tout-numérique en 2007, et filme désormais certains offices religieux de façon 100% automatisée (un algorithme d’intelligence artificielle choisit même les plans diffusés).