Julien Hossein, directeur artistique de ShortsTV

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    ShortsTV vient de souffler sa première bougie. Comme cadeau, la chaîne du court métrage s’enrichit de nouveaux programmes et se tourne résolument vers l’avenir. Rencontre avec Julien Hossein, directeur artistique.

    média+ : Quel bilan tirez-vous de cette première année d’existence ?

    Julien Hossein : Plutôt bonne. Nous avons mis du temps à nous mettre en place mais depuis septembre nous avons une programmation plus riche. Nous sommes diffusés en exclusivité sur numéricable (canal 52, canal 134 sur Noos ndlr). Celle-ci s’arrête à la fin du mois, donc nous allons vers d’autres câbles opérateurs.

    média+ : Quelles sont les nouveautés de ShortsTV ?

    Julien Hossein : Nous avons structuré la grille avec des programmes diversifiés comme «Animacourt» (sur le cinéma d’animation ndlr) ou «Drôles de court». Chaque mois nous avons une thématique, à partir de 21h00, sur des thèmes diversifiés comme «Les histoires de poilus» ou «Ces cartoons qui ont fait l’Amérique». Nous avons prévu aussi une semaine consacrée à l’Espagne où la chaîne part à la rencontre des héritiers de la Movida. Aujourd’hui, ShortsTV n’est plus uniquement la chaîne des courts métrages. Cela va vraiment devenir une chaîne de transmission pédagogique sur les coulisses du cinéma. Par exemple, vous verrez un assistant réalisateur qui expliquera son métier ou un écrivain qui exprimera ses intentions d’avoir écrit un livre sur un comédien. Ce sera sous la forme de petit module de 5′. Nous nous ouvrons davantage sur le cinéma, en général nous ne restons plus dans la sphère du court métrage. Nous avons mis en place aussi des émissions comme «Le pitch». Le but: un jeune réalisateur, producteur ou acteur, a pour challenge de défendre ses projets, de nous convaincre en 3′. L’avantage est que les professionnels peuvent, après coup, entrer en contact avec cette personne.

    média+ : Comment choisissez-vous les courts métrages que vous diffusez ?

    Julien Hossein : Nous travaillons avec des distributeurs privés et publics, français ou étrangers comme la Hollande ou l’Espagne. Nous allons aussi aux festivals, comme celui de Clermont Ferrand pour découvrir des nouveautés.

    média+ : Vous êtes donc tournés vers l’international?

    Julien Hossein : Tout à fait. 60% des programmes que nous diffusons sont étrangers.

    média+ : Vous proposez une offre VOD. Comptez-vous la développer ?

    Julien Hossein : Sur la VOD, nous proposons un abonnement. Pour 4,99 euros par mois le public peut télécharger tous les courts métrages qu’il veut. Il y a aussi à la carte, où la personne paie suivant la longueur du court métrage. Nous avons 20 films qui arrivent chaque mois, donc l’offre se renouvelle. Quant au développement a proprement dit, il est un peu trop tôt pour savoir si on va proposer des émissions en VOD.

    média+ : Aujourd’hui on assiste à l’émergence de fictions en format court. Envisagez-vous d’en programmer ?

    Julien Hossein : Non, se lancer dans des séries serait contre notre choix éditorial car notre grille est faite de telle sorte que toutes les 30′ le public entre dans un univers différent. C’est parfait pour une télévision généraliste qui peut diffuser ce genre de mini fictions entre deux programmes plus longs mais l’esprit série ne nous conviendrait pas.

    média+ : Quels sont les projets de ShortsTV ?

    Julien Hossein : Nous venons de construire la base de nos choix artistiques. Maintenant nous pouvons accéder à un niveau supérieur c’est-à-dire devenir une chaîne de transmission de savoir sur le cinéma.