Judith Godrèche dénonce le soutien dont bénéficie dans le milieu du 7ème art le réalisateur Benoît Jacquot

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Judith Godrèche a dénoncé ce week-end sur les réseaux sociaux le soutien dont bénéficie dans le milieu du 7e art le réalisateur Benoît Jacquot, avec qui elle a eu une relation, adolescente, et qui n’a jamais caché son attirance pour les très jeunes actrices.

La comédienne a très récemment évoqué cette relation de plusieurs années avec le cinéaste de 25 ans son aîné, dans la série «Icon of French cinema» sur ARTE, mais elle n’avait encore jamais mis en cause aussi explicitement le réalisateur. Sollicité, Benoît Jacquot n’a pas souhaité commenter.

«La petite fille en moi ne peut plus taire ce nom», dit-elle, dans une story postée sur Instagram, effacée avant d’être remise en ligne lundi, où elle parle d’«emprise» et de «perversion».

«Il s’appelle Benoit Jacquot. Il manipule encore celles qui pourraient associer leurs noms au mien. Témoigner. Il menace de me trainer en justice pour diffamation», dit la comédienne de 51 ans, estimant que le cinéaste est «estimé pour sa perversion».

«Qui a de l’estime pour les pratiques de BJ ? Connues de tous et toutes depuis 35 ans ? Qui cautionne et valide? L’agent qui le représente ? Qu’il m’a présenté à 14 ans ? Son producteur ? Même chose. (…) D’où lui vient ce sentiment d’impunité ? Tout se savait. Et les mêmes sont aux manoeuvres», poursuit-elle, disant craindre qu’on ne lui «tourne le dos», après ces propos.

Une prise de parole motivée par le visionnage d’un documentaire où Benoît Jacquot assume l’aspect transgressif de sa relation passée avec l’adolescente.

«Oui c’était une transgression. Ne serait-ce qu’au regard de la loi (…) on n’a pas le droit en principe, je crois. Une fille comme elle qui avait en effet 15 ans, et moi 40, je n’avais pas le droit», peut-on l’entendre dire dans le documentaire daté de 2011.

Judith Godrèche a été révélée dans «Les Mendiants» de Jacquot (1988) puis «La Désenchantée» (1990). Le cinéaste a construit son oeuvre autour des actrices, des stars comme Isabelle Huppert ou des débutantes comme Isild Le Besco, soeur de Maïwenn, révélée à 18 ans dans «Sade», premier de leur six films ensemble.

«Je ne peux filmer une comédienne que si j’en suis amoureux», assumait en 2009 l’intéressé dans le journal «Le Figaro».

«Les actrices de mes films sont comme les femmes de ma vie […] la chair de ma vie», ajoutait-il trois ans plus tard dans «Télérama».