Les principales organisations de la presse écrite, de la radio et de l’affichage se sont opposées catégoriquement jeudi à tout nouvel assouplissement des règles encadrant la publicité à la télévision, qui font l’objet d’une consultation lancée par le gouvernement. Ces organisations arguent que «tout nouvel assouplissement» ne ferait, comme les précédents (tels que l’ouverture progressive de la publicité pour la distribution et le cinéma, de 2003 à 2007), qu’opérer un «transfert massif» des recettes publicitaires des médias traditionnels vers les chaînes de télévision, sans faire croître globalement le marché publicitaire français. Les signataires incluent les fédérations professionnelles de la presse écrite (SPQN, FPPR, UPREG, FNPS, SEPM), le pôle radio du groupe Lagardère (Virgin Radio, Europe 1 et RFM) et le syndicat des radios indépendantes (Sirti), ainsi que l’Union de la publicité extérieure (qui représente le secteur de l’affichage. Ils estiment que la dérégulation de la publicité à la télévision affaiblira les médias traditionnels, dont les recettes publicitaires ont chuté de 27% de 2000 à 2016, alors que parallèlement les recettes pubs des télévisions ont augmenté de 5%, selon les données de l’Institut de recherches et d’études publicitaires (Irep). «Dans la conjoncture extrêmement tendue que nous traversons», disent-ils, l’assouplissement des règles «menacerait la santé, voire la survie, de nos médias et des emplois associés, ainsi que leur contribution évidente au pluralisme de l’information et à la richesse du paysage médiatique et culturel». Le ministère de la Culture a lancé en août une consultation publique sur la simplification des règles en matière de publicité à la télévision et de télé-achat. Un double objectif est affiché : soutenir économiquement le secteur audiovisuel et corriger une concurrence inéquitable avec les plateformes numériques, qui bénéficient de règles beaucoup moins contraignantes que les groupes audiovisuels. La consultation, à laquelle les acteurs du secteur pouvaient répondre jusqu’à mi-octobre, porte notamment sur des pistes de réformes telles que la levée des restrictions sur la publicité pour les films et les livres à la télévision, l’autorisation des publicités à caractère promotionnel, l’augmentation de la durée et de la fréquence des coupures publicitaires ou encore l’assouplissement des horaires de diffusion des émissions de téléachat.