J.P. LEFEVRE (Public Sénat) : « En janvier, nous enverrons un signal fort au marché du documentaire »

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Grille de fin d’année, acquisitions, programmation «cinéma et poltique», projets pour 2021, Jean-Philippe LEFEVRE, Directeur de l’antenne et des programmes de Public Sénat, nous détaille ses ambitions pour la chaîne TNT. Entretien. 

Malgré son positionnement, Public Sénat déploie elle aussi une grille pour les fêtes de fin d’année. Comment avez-vous fait ce pas de côté ?

Le planning de Public Sénat est notamment lié à l’activité politique et parlementaire. Pendant les vacances de Noël, la vie parlementaire s’arrête pendant quelques semaines et nous créons ainsi une grille singulière avec une thématique ou une couleur dédiée pour offrir des contenus différents à nos téléspectateurs. Dans cette période si particulière, très anxiogène parfois, nous voulions toujours proposer de la matière politique attrayante. Nous avons sauté sur l’occasion lorsque l’été dernier, un décret autorisait les chaînes à diffuser des films le samedi soir, en Prime Time. Sachant que nous avons une longue amplitude le week-end pour diffuser des programmes, nous en avons profité pour acheter 5 films et balayer un siècle de cinéma politique avec des angles très différents : «Le Dictateur», avec Charlie Chaplin, « L’Exercice de l’Etat », «Guibord s’en va-t-en guerre», «Hiver 54» avec Lambert Wilson et «Le Bon Plaisir», avec Catherine Deneuve et Jean-Louis Trintignant. A cela s’ajoutent des téléfilms et des documentaires.

Faites plus largement de l’acquisition de films ou de séries pendant l’année ?    

C’est très rare. Le budget de Public Sénat (près de 17,6 M€, ndlr) rend ces acquisitions dans l’année difficilement abordables. Les discussions sont donc assez difficiles avec les distributeurs pour essayer de récupérer des pépites. Concernant les séries, nous avons proposé en octobre notre première série,«Les Kennedy» dans l’optique de l’élection américaine. C’était pour nous l’occasion de surfer sur le succès des séries politiques, qui se développent beaucoup depuis 7-8 ans sur les plateformes. 

Le magazine «Cocorico» avec l’ancien ministre Yves Jégo a fait des remous au sein de la rédaction

Nous avons diffusé 4 épisodes de cette émission qui met en avant des entreprises du made in France qu’on ne voit jamais en télévision. Public Sénat est une chaîne éditorialement indépendante et c’est la plus belle des fiertés, surtout lorsque l’on traite de la matière politique. En cette période, l’économie est une thématique importante, qui nous a conduit aussi à proposer un nouveau magazine «Pourvu que ça dure» sur la relance durable, présenté par David Jacquot. 

La grille va-t-elle évoluer en 2021 ? 

De janvier à l’été 2021, la grille restera la même. Si nous devons l’ajuster, ce sera en septembre.  Néanmoins, nous préparons en cours d’année des événements importants. En mai, nous ferons un focus sur les 40 ans de l’arrivée au pouvoir de François Mitterrand et de la gauche. On diffusera prochainement un one man show, «La Loi des Prodiges», un succès sur scène, interprété par François de Brauer qui jouent plus de 20 personnages, autour d’un parlementaire qui s’interroge sur la nécessité des artistes. Enfin, notre politique documentaire restera très forte à la fois en achat, préachat, coproduction et production. En janvier, nous enverrons un signal fort au marché du documentaire en étant, pour la 1ère fois, partenaire officiel du FIPADOC afin de rappeler notre statut de média de référence sur ce segment.