J. KIRSNER (JEM Productions) : «La télévision est un outil culturel unique en son genre»

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Producteur de cinéma et de télévision, JEM Productions vient de produire «L’École des espions», une fiction inédite de 90’ diffusée jeudi 29 août à 21h10 sur France 3. Entretien avec Jacques KIRSNER, son président.

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Fondée en 1994, JEM Productions s’est-elle tout de suite tournée vers la fiction ?

Jacques KIRSNER

Avant cela, j’ai commencé par produire pour la télévision. Mon premier projet a été la mini-série intitulée «La Chaîne» (1987), d’après le livre de Michel Drucker. Ensuite, j’ai produit un film de cinéma, «L’État de Grâce» (1986) de Jacques Rouffio, qui a bien fonctionné. J’ai continué avec des productions comme «Mageclous» (1988), «Diên Biên Phu» (1991)… Les gens disent que je me suis spécialisé dans l’histoire parce que j’ai lancé une collection historique avec des œuvres telles que «Condorcet» (1989), «Leclerc» (2003), «Jaurès» (2004), «Sartre» (2006), Louise Michel (2010), Clemenceau (2012)… J’en ai produit plusieurs. Mais en réalité, je ne me suis pas vraiment spécialisé. La preuve en est avec «L’École des espions» pour France 3.

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Qu’est-ce qui a motivé le choix de « L’École des espions» pour cette nouvelle fiction ?

Jacques KIRSNER

Je travaillais avec Serge July et Alain Bauer sur une série documentaire intitulée «Aux Origines des Terrorismes», qui sera bientôt diffusée sur France 5. Un jour, Serge propose une nouvelle réunion de travail, mais Alain ne pouvait pas y assister car il donnait un cours «dans une école d’espions». Cette phrase m’a inspiré et m’a donné l’idée de produire une série avec ce titre.

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Quels ont été les plus grands défis rencontrés lors de la production de «L’École des espions» ?

Jacques KIRSNER

Convaincre la direction de France Télévisions. Mais quand Stéphane Sitbon Gomez et Manuel Alduy m’ont donné leur accord, tout a commencé à se concrétiser. On a fait les choses avec sérieux en fonction des budgets alloués. Cependant, dans le jeu des chiffres et des lettres, ce sont les lettres qui m’intéressent vraiment. «L’École des espions» est un film centré sur la jeunesse, notamment grâce à son casting. C’est un choix qui est assez rare à la télévision et au cinéma. Ces jeunes personnages vont faire connaissance avec leurs enseignants pour apprendre la stratégie et la pratique de l’espionnage, l’histoire du renseignement international, le maniement des armes, la maîtrise des technologies modernes, etc. Ce film raconte leurs amitiés, leurs amours, leurs espoirs et les accompagne dans le difficile apprentissage de l’espionnage alors que l’école va faire l’objet de l’intrusion violente d’un service étranger… (Diffusion le jeudi 29 août sur France 3, ndlr).

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«L’École des espions» marque-t-elle un tournant dans la ligne éditoriale de JEM Productions ?

Jacques KIRSNER

Franchement, non. Je n’ai pas de ligne éditoriale stricte. Par exemple, je travaille actuellement sur un projet avec Gabriel Le Bomin intitulé «Jaurès, le dernier mois», avec Daniel Auteuil dans le rôle de Jaurès. J’ai aussi un autre projet pour le cinéma, «Le goût du roi», un film d’Yves Angelo adapté du livre de Camille Pascal. C’est l’histoire d’un policier au XVIIIème siècle. Donc, comme vous pouvez le voir, mes projets sont assez variés. Cela dit, vous n’avez pas tout à fait tort : on finit souvent par graviter vers ce qui nous attire naturellement. Il faut s’introduire dans l’histoire pour montrer la résurgence d’un certain nombre de problèmes, qui hélas, persistent à travers le temps.

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Télévision ou cinéma, votre cœur balance ?

Jacques KIRSNER

J’ai besoin des deux, en effet. La télévision est un outil culturel unique en son genre, car il rentre dans tous les foyers. En revanche, le cinéma représente un acte de bravoure intellectuelle, car il demande aux gens de sortir de chez eux pour vivre l’expérience. J’éprouve autant de plaisir d’écrire pour la télévision que pour le cinéma.

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En tant que producteur indépendant, on a essayé de racheter votre société ?

Jacques KIRSNER

Me racheter ? C’est impossible. Qu’un investisseur vienne me voir, ça, c’est envisageable. Mais me racheter, ce n’est pas quelque chose qui me convient. Ce n’est pas dans ma nature. Quand vous produisez un film comme «Les nouveaux chiens de garde», ça en dit long sur mes convictions et sur ce que je défends.

LES DIRIGEANTS
J. KIRSNER
Président

COORDONNEES
2 Rue Mouton Duvernet
75014 Paris 

DATE DE CREATION
1994

PRODUCTIONS
«L’École des espions» (France 3) ; «Aux origines des terrorismes» (France 5), …