J. FAZEL (Studio 89) : «Top Chef nécessite près de 6 mois de post-production»

Jérémie FAZEL, Directeur de Programmes de Studio 89 Productions

«Top Chef», le concours culinaire phare de M6 fait son retour à l’antenne ce mercredi dans une toute nouvelle case. Nouveauté cette saison, les jurés composeront désormais leur propre brigade. Les détails avec Jérémie FAZEL, Directeur des Programmes de Studio 89 Productions.

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«Top Chef» est de retour sur M6. Qu’est-ce que cela représente en matière de production ?

Jérémie FAZEL

«Top Chef» est une très grosse machine. Nous commencerons la pré-production en avril-mai pour un tournage qui débutera en octobre et qui durera un mois et demi. C’est énormément de préparation à la fois pour le casting, les lieux de tournage, les idées de recettes, les mécaniques d’épreuves et les choix éditoriaux. De plus, nous sommes obligés de nous adapter au milieu de la cuisine, réglé comme une horloge suisse. Pour le tournage, nous nous adaptons aux plannings des chefs. Il y a entre 3 et 4 jours d’enregistrement par semaine minimum. Cette année, des épreuves viennent compléter les grands classiques du concours. Le secret est de trouver à chaque fois un enjeu sur les candidats, leurs relations avec les chefs, et le rapport que les jurés entretiennent entre eux. Nous devons faire preuve de lisibilité et de surprises. Au-delà du tournage, l’émission nécessite près de 6 mois de post-production.

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Comment optimisez-vous le casting de ce type de programme ?

Jérémie FAZEL

Tous nos cuisiniers ont de vrais caractères avec une vision tranchée de la cuisine. 80% du casting vient à nous. Parmi ces candidatures spontanées, à nous de trouver les meilleurs. Nous organisons pour cela des tests culinaires. Des meilleurs ouvriers de France nous aident à faire la sélection et détectent en un geste la spécificité des postulants. Les 20% restant du casting sont des cuisiniers dont on nous parle. Après huit saisons, nous avons un très gros réseau avec beaucoup de chefs qui nous recommandent les membres de leur équipe. «Top Chef» est un concours ultra reconnu dans le milieu de la haute gastronomie. Tout le monde est fier d’y participer. L’émission a permis à une dizaine de candidats de percer dans le métier, et pour certains d’avoir une ou deux étoiles. Un bon cuisinier ne peut pas se contenter d’être scolaire.

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D’une saison sur l’autre, l’audience a progressé, notamment sur cible. Quelle est la recette ?

Jérémie FAZEL

La recette est de travailler constamment la formule, la dramaturgie et la narration. La saison passée, nous avons récupéré 100.000 téléspectateurs supplémentaires par rapport à la saison précédente pour une audience moyenne de 3,3 millions de fidèles en moyenne. L’émission a réalisé d’excellentes performances auprès de l’ensemble du public (14% de pda) et auprès des FRDA-50 ans (22%), ce qui a permis à M6 de se classer leader auprès de ce public à quatre reprises. Cette année, cassons les schémas habituels de l’émission pour créer plus d’émotion, de performance et de motivation. Hélène Darroze, Philippe Etchebest et Michel Sarran pourront désormais choisir eux-mêmes les candidats qui composeront leur brigade lors du premier épisode. Quant à Jean-François Piège, il rejoindra les autres chefs sur les phases de dernière chance. C’est un bon moyen de voir les chefs autrement. Cette année, nous avons également décidé de mieux expliquer les recettes pour les rendre plus appétissantes.

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Le nouveau principe de répartition des candidats par brigades n’est évidemment pas sans rappeler celui de «The Voice»…

Jérémie FAZEL

Beaucoup d’émissions reposent sur ces ressorts à l’international comme «The Taste», «Game of Chefs» ou encore «The Face». Peu de programmes reproduisent ce type de mécanique en France, mais avec «Top Chef», nous poussons le curseur encore plus loin  dans la façon dont les chefs accompagnent les candidats. Il faut être différent. Nous verrons si les audiences nous suivent.