La ministre de la Culture Audrey Azoulay, interrogée jeudi au Sénat sur le conflit qui s’enlise à iTÉLÉ, a estimé que «c’est au CSA de dire si iTÉLÉ respecte les termes de la convention qui fixe le format de la chaîne», pour lesquels elle a obtenu sa fréquence hertzienne. «Le CSA a été officiellement saisi et commence l’instruction du dossier», a-t-elle dit, alors qu’iTÉLÉ est paralysée par une grève depuis 11 jours, contre l’arrivée de l’animateur Jean-Marc Morandini et pour des garanties sur l’indépendance des journalistes. La ministre a estimé qu’il s’agissait avant tout d’une question d’«indépendance de la rédaction face aux annonceurs et aux actionnaires» mais aussi d’une «dérive sur ce que doit être une chaîne d’info». Mais ce n’est pas au gouvernement de se prononcer sur la présence de tel ou tel animateur, a-t-elle ajouté. Elle a aussi souligné que la charte éthique réclamée par les salariés d’iTÉLÉ au patron de Vivendi, Vincent Bolloré, serait obligatoire dans tous les médias d’ici au 1er juillet 2017, en vertu de la nouvelle loi sur l’indépendance des médias. Ce conflit pose aussi une question de droit du travail, a-t-elle poursuivi, en indiquant que son ministère avait mis en place «une médiation sociale». «Les voies normales du dialogue n’ont pas été respectées. La clause de conscience, dispositif spécifique qui vise à protéger les journalistes, ne doit pas être instrumentalisée. Un travail de médiation sociale a été mis en place à ma demande à celle de la ministre du travail Myriam El Khomri. La Direction régionale du travail est sur place et elle y restera, pour renouer le dialogue», a-t-elle dit. Le Conseil des prud’hommes a déjà été saisi en référé sur le déménagement d’une partie des locaux d’iTÉLÉ, réalisé le week-end dernier sans l’approbation du Comité d’hygiène et de sécurité (CHSCT) de Canal+. Le Conseil devrait rendre sa décision le 2 novembre, selon des sources syndicales.