Italie: inquiétude pour la Rai après le rachat d’Endemol par Mediaset

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    Le rachat de l’inventeur des émissions de télé-réalité Endemol par le groupe privé Mediaset de Silvio Berlusconi, suscitait mardi des inquiétudes sur le sort de la TV publique italienne Rai, qui se retrouve «cliente» de son principal concurrent. «Nous sommes inquiets pour le service public parce que Mediaset est en train de devenir le patron de la Rai», a déclaré le chef du groupe des Verts (gauche radicale) à la Chambre des députés, Angelo Bonelli. «C’est une opération commerciale, mais naturellement cela créé des problèmes délicats, vu que le concurrent de la Rai devient aussi son fournisseur», a ajouté le président de la commission des Affaires constitutionnelles à la Chambre, Luciano Violante (Démocrates de gauche). La Rai achète plusieurs de ses programmes télévisés chez Endemol, notamment des émissions de télé-réalité, des talk-shows ou des jeux, pour un montant annuel de 40 millions d’euros. Le chef du gouvernement de centre-gauche, Romano Prodi, a pour sa part relevé que le concurrent de la Rai (le groupe de télévisions privées Mediaset) se trouvait «renforcé» par cet accord et en a profité pour souligner que le groupe public se trouverait dans cette situation «ingouvernable». La Rai emploie 11 500 personnes, dont 1 500 journalistes, et réalise un chiffre d’affaires annuel d’environ 3 milliards d’euros. Elle est actuellement en proie à une situation de paralysie au sein de son conseil d’administration, traditionnellement un enjeu entre la droite et la gauche. Le bras de fer entre les cinq administrateurs du centre-droit et les quatre autres du centre-gauche, a pour objet le remplacement du directeur de la 2ème chaîne (Rai Due), Antonio Marano, considéré proche de la Ligue du Nord (droite populiste). Dénonçant une situation d’«impasse», le ministère de l’Economie, Tommaso Padoa-Schioppa, a demandé la tête de son représentant au sein du CA, qui avait été nommé sous le gouvernement Berlusconi (2001-2006). La droite a immédiatement accusé le gouvernement Prodi de vouloir «mettre la main sur la Rai».