A l’occasion de l’ouverture du Festival de Cannes, intéressons-nous aujourd’hui à Unifrance Films, organisme chargé de la promotion du cinéma français dans le monde, sous la tutelle du CNC. Afin d’en savoir davantage, média+ s’est entretenu avec Isabelle GIORDANO, DG d’Unifrance Films.
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Le cinéma français connait-il une attractivité grandissante dans le monde ?
Isabelle GIORDANO
Ce serait optimiste de parler d’attractivité grandissante. Je constate surtout un vrai désir de cinéma français partout dans le monde. Les gens me témoignent beaucoup d’intérêt pour notre manière de raconter des histoires. L’année 2012 a été formidable avec des succès d’exportations comme «Intouchables», «The Artist» et «Taken 2». En 2013, nous sommes revenus à la moyenne. Tout cela s’effectue dans un contexte mondialisé, fragilisé par la crise. Pour promouvoir au mieux les films à l’étranger, nous nous adaptons aux pays. Nous tentons de rajeunir par exemple la formule des festivals en éditorialisant les rendez-vous avec des débats, des tables rondes et des rencontres thématisées. Deuxièmement, la diffusion de la culture et du cinéma se fait aujourd’hui beaucoup par Internet. C’est pourquoi, nous créons des contacts privilégiés avec toutes les plateformes VOD (iTunes, Hulu,…) un peu partout dans le monde. A Unifrance, nos priorités sont portées sur l’éditorialisation, le digital et le jeune public. Unifrance est un laboratoire d’idées où nous concentrons tout ce que l’on a pu voir dans le monde en matière de cinéma (exploitation, distribution et production). Parmi nos projets: la publication de 4 études sur l’image du cinéma français à l’étranger, l’impact de la VOD ou encore sur l’avenir de la salle de cinéma. Nous tentons d’être le service R&D du cinéma français.
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Au-delà des pays francophones, quels sont les territoires friands de films français ?
Isabelle GIORDANO
Les Etats-Unis représentent notre 1er pays d’exportation. Ils nous achètent 60 films par an. Ces derniers sont surtout diffusés à Los Angeles et à New-York, mais nous tentons de sceller des partenariats avec des villes au Texas, dans le Montana ou encore le Colorado. D’autre part, la Chine commence à devenir un partenaire intéressant. Les Chinois construisent de nombreuses salles de cinéma et ils adorent Sophie Marceau. Des pays émergents comme le Brésil sont aussi friands de films français. L’Europe n’est pas en reste. Nous avons eu de beaux succès en Italie avec «La Vie d’Adèle», «La Belle et la Bête» ou encore «Belle et Sébastien».
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Qu’est-ce qui pousse les distributeurs étrangers à acheter des films français ?
Isabelle GIORDANO
Notre cinématographie française s’inscrit comme une alternative au cinéma hollywoodien. Les gens apprécient non seulement notre manière très singulière de raconter les histoires, mais aussi la diversité des genres traités. Nous commençons d’ailleurs à avoir des acteurs français beaucoup mieux identifiés. C’est le cas notamment de Marion Cotillard et de Jean Dujardin.