La moitié des 70 millions d’Iraniens regardent des programmes de chaînes satellitaires, pourtant interdites par la loi, a déclaré un député conservateur cité par la presse iranienne dimanche. «A l’heure actuelle, 50% des Iraniens regardent les chaînes satellitaires (…) On ne peut, par des restrictions et des attitudes négatives, empêcher les gens de regarder» ces programmes, a dit Saïd Aboutaleb. Il a ajouté que les sept chaînes nationales ne pouvaient pas satisfaire tout le monde car il existe des «goûts différents» au sein de la population. Selon la loi iranienne, toutes les chaînes de télévision et de radio sont strictement contrôlées par le pouvoir. La possession, l’utilisation et la vente de matériels de réception de chaînes satellitaires sont interdites. Les responsables réformateurs et modérés, notamment l’ancien président Akbar Hachémi Rafsandjani, critiquent régulièrement l’interdiction de ces chaînes, en arguant qu’on ne peut pas empêcher les progrès technologiques. Mais les conservateurs justifient leur interdiction par la nécessité de protéger les «valeurs islamiques et révolutionnaires» et lutter contre l’invasion culturelle occidentale. Régulièrement, la police lance des opérations pour saisir les antennes paraboliques, mais généralement ces campagnes ont peu d’effet et n’empêchent pas les Iraniens de regarder les programmes du satellite. Une vingtaine de chaînes satellitaires en persan, pour la majorité basées aux Etats-Unis et contrôlées par des groupes hostiles au pouvoir iranien, diffusent des programmes ou de la musique iranienne et occidentale vers l’Iran. La Voix de l’Amérique diffuse quotidiennement plusieurs heures de programmes en persan vers ce pays. Elle a pour objectif de diffuser vingt-quatre heures sur vingt-quatre.