Une journaliste hongkongaise a été arrêtée mardi dans le cadre d’une enquête en lien avec un récent documentaire qu’elle a réalisé sur une attaque conduite par des fidèles du gouvernement contre des militants pro-démocratie, selon son employeur.
Citant des sources policières, le groupe audiovisuel hongkongais indépendant mais financé par l’Etat RTHK a indiqué que les policiers ont arrêté la vidéaste Choy Yuk-ling et ont fouillé son domicile pour avoir fait une demande inappropriée pour obtenir des plaques d’immatriculation.
Une source policière a confirmé que Mme Choy avait été arrêtée mais a refusé de dire pour quel motif. La RTHK a fait un lien entre l’arrestation de Mme Choy et l’ enquête qu’elle a co-réalisée sur l’attaque de la station de métro de Yuen Long.
En juillet 2019, armés de bâtons, de tringles métalliques et de battes, des dizaines d’hommes s’en étaient pris à des personnes revenant d’une manifestation pro-démocratie. «Le reportage a montré comment la police patrouillait dans la ville avant cette attaque et n’a pris aucune mesure à l’encontre des hommes armés», a déclaré la RTHK dans un tweet faisant état de l’arrestation de la journaliste.
L’attaque de Yuen Long avait marqué un tournant dans le mouvement de protestation qui a secoué le territoire l’an dernier, portant encore un peu plus atteinte au manque de confiance envers la police dont faisait preuve une partie de la population. Dans un documentaire intitulé «Who Owns The Truth?» (Qui détient la vérité?) diffusé à l’approche du premier anniversaire de cette attaque, RTHK a utilisé des images filmées par des témoins et des caméras de sécurité, ainsi que des recherches de plaques minéralogiques et des interviews, pour reconstituer les faits qui se sont produits ce soir-là.
Il révélait notamment de nouveaux éléments sur les agresseurs présumés, certains ayant des liens avec des comités ruraux influents soutenant Pékin.
Le documentaire affirmait également que la police n’a pas pas réagi face au nombre grandissant d’hommes armés de bâtons présents dans le quartier dans les heures précédant cette attaque. La police a reconnu ne pas avoir réagi suffisamment vite, affirmant que les forces de l’ordre étaient occupées à gérer des manifestations de grande envergure ailleurs cette nuit-là et niant toute accusation de collusion.
Elle dit avoir procédé à l’arrestation de certains des agresseurs, certains liés aux triades, des gangs violents.Récemment, la police a arrêté des victimes de cette attaque, les accusant d’émeutes.