Guillon, Carlier, Roumanoff : le rire fait mieux que les éditos

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    Les éditorialistes des médias voient aujourd’hui leur autorité battue en brèche par des humoristes dont la plume aiguisée, relayée par Internet, séduit un public de plus en plus large. Poil à gratter des politiques de tous bords, Guy Carlier, Stéphane Guillon, Anne Roumanoff, les Guignols de l’info, pour ne citer qu’eux, font les belles audiences de quelques radios et télés. «Les humoristes plaisent car ils court-circuitent les élites, ils revisitent au quotidien l’événement souvent glauque. On préfère leur angle aigü, sans illusion, à cette espèce de leçon de chose qui n’est souvent qu’une paraphrase servie par certains éditorialistes», note Dominique Wolton, directeur de l’institut des sciences de la communication du CNRS. Pas question évidemment de mettre tous les éditorialistes sur le même plan. Certains continuent d’exercer une vraie fonction critique. Pourtant, Christophe Barbier, Directeur de la rédaction de «L’Express», dresse un constat inquiétant. «On lit moins les éditoriaux des journaux, hélas!», reconnaît-il. Et de citer l’exemple de l’affaire Jean Sarkozy dont se sont emparés les humoristes, la banalisant, selon lui. «Alors que les éditorialistes essaient d’en saisir la vraie portée et de déterminer ce qui n’est que de la polémique passagère de ce qui est une évolution dangereuse pour notre société. Eh bien, ceux là, sont moins écoutés et moins lus», relève-t-il. Stéphane Guillon, qui officie notamment sur France Inter, se refuse à opposer «billet sérieux et billet humoristique». «Je pense qu’on peut aller au fond des choses avec le rire, qui fait réfléchir. C’est par le rire qu’on peut toucher à l’essentiel», juge-t-il. Ses chroniques souvent au vitriol sont d’ailleurs basées sur un soigneux travail de recherche, de vérification des informations. Son approche est partagée par Guy Carlier. Aujourd’hui chroniqueur à Europe 1, il participait la saison dernière à l’émission de RTL «On refait le monde» aux côtés d’éditorialistes.