Georges MARQUE-BOUARET, Délégué général du FIGRA
Le FIGRA, Festival International du Grand Reportage d’Actualité et du Documentaire de Société (FIGRA), dont la 24ème édition se tiendra du 22 au 26 mars au Touquet-Paris-Plage, dévoile ses ambitions et sa sélection. Les détails avec Georges MARQUE-BOUARET, Délégué général du FIGRA.
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Des années après sa création, la vocation du FIGRA demeure-t-elle la même?
Georges MARQUE-BOUARET
La vocation de notre festival est de faire se rencontrer les professionnels du documentaire et du grand reportage avec le public. Cette motivation voulue dès le départ perdure. Si on se réfère aux années précédentes, nous devrions comptabiliser entre 18.000 et 20.000 entrées. Nous disposons d’un budget constant autour de 280.000 €. A cela s’ajoutent les infrastructures et les autres échanges partenariaux. Cette 24ème édition se présente avec plus de 70 films, des débats, des expositions photos, du spectacle vivant et des livres.
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Quelles grandes tendances percevez-vous autour du grand reportage ?
Georges MARQUE-BOUARET
Sachant que le FIGRA traite de la réalité du monde, tous les grands sujets autour des conflits ont été dominants cette année dans la présélection. Dans la masse de sujets que l’on reçoit (plus de 300 films), certains thèmes sont récurrents. On y trouve la guerre et les conflits, les problématiques liées aux conditions des femmes et des enfants dans le monde. La part du terrorisme a été importante cette saison.
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De nouvelles formes de mises en images émergent-elles ?
Georges MARQUE-BOUARET
Depuis quelques années, la qualité visuelle monte en gamme. En projection, on retrouve des propositions proches du cinéma. La plupart des films documentaires et grands reportages que l’on reçoit ne sont pas tous tournés en 4K, mais cela devrait se généraliser. Pour les productions françaises, il y a toujours une «french touch» avec une grosse proportion de coproductions. Les Français ont une façon de travailler un peu différente de leurs homologues européens.
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La montée en puissance de l’investigation à la TV est-elle une tendance de fond ?
Georges MARQUE-BOUARET
Oui, c’est le cas. Notre partenaire, la Scam, a même créé le «Prix Scam de l’investigation». C’est une marque de fabrique qui repose sur un engagement à long terme de chaque réalisateur, journaliste, documentariste, réalisateur. Des émissions comme «Cash Investigation» sur France 2 ont bousculé les codes et en ont inspiré d’autres.
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Le web-doc semble délaissé par le secteur. Ce genre est-il en perdition ?
Georges MARQUE-BOUARET
C’est un genre compliqué à maintenir à un haut niveau. Ce modèle de production nécessite de l’argent pour faire de bons web-docs. Le genre a du mal à dépasser le stade d’un public très averti. Il est donc important de se démarquer sur le traitement avec des films qui sortent du courant.