Avec le partenariat «Savoirs & Cultures», le CNC, ARTE & YouTube scellent leur collaboration de longue date autour d’un objectif commun, celui de soutenir l’écosystème français du savoir et de la culture. Entretien avec Gilles FREISSINIER, Directeur du Développement Numérique chez ARTE.
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Qui est à l’initiative de l’accord «Savoirs & Cultures» entre le CNC, ARTE & YouTube ?
Gilles FREISSINIER
Il s’agit d’une réflexion commune entre les trois acteurs. Cela fait un moment que nous échangions sur les sujets liés à la culture et au savoir. Concernant ARTE, nous essayons aussi de mieux comprendre l’écosystème YouTube et ses utilisateurs. Notre présence sur cette plateforme nous permet d’aller à la rencontre d’autres publics (parfois plus jeunes que celui de la télévision) et qui ne viendraient pas forcément nous regarder à l’antenne ou sur arte.tv. Cet accord «Savoirs & Cultures» repose sur 3 piliers : un portail dédié (youtube.com/learning), un soutien financier (1M€ cofinancé par le CNC et YouTube pour soutenir plus de 50 projets, ndlr) et la mise en place de formations.
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Comment se traduit votre implication dans le partenariat «Savoirs & Cultures» ?
Gilles FREISSINIER
Dans le cadre de ce partenariat reposant sur 3 piliers, notre rôle est notamment celui de donner de la visibilité aux programmes culturels à travers la sélection éditoriale proposée sur le portail dédié. Nous pensons que les programmes culturels sont un vecteur social, de plaisir et de lien. C’est l’envie de partager cette vision éditoriale sur une plateforme comme YouTube qui fait que nous nous engageons dans ce partenariat à travers les contenus d’ARTE, mais pas que. Notre souhait est de créer ainsi une relation entre les créateurs, les auteurs et le public à travers cette sélection mais également de susciter la curiosité.
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La chaîne YouTube d’ARTE compte 6M d’abonnés. Avez-vous atteint un plafond de verre ?
Gilles FREISSINIER
Je ne pense pas. Les usages sur YouTube continuent à se développer, et notamment à travers le visionnage de vidéos plus longues comme des documentaires d’1 heure qui donnent aux spectateurs la possibilité de mieux comprendre le monde dans lequel on vit.
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Entre votre chaîne YouTube et arte.tv, y’a-t-il deux logiques différentes ?
Gilles FREISSINIER
Ce sont des logiques complémentaires. En tant que média public culturel et européen, nous plaçons au cœur de notre stratégie le développement de l’offre numérique dans un but d’universalité et de service public. En ce sens, on ne veut laisser aucun usager de côté. Notre vision éditoriale se traduit à travers 3 grandes propositions : le site arte.tv qui propose l’exhaustivité de nos contenus, la chaîne ARTE et notre présence sur les plateformes vidéo et les réseaux sociaux. Ce sont trois propositions à part entière qui fonctionnent en lien permanent avec la mission d’ARTE.
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En 2021, quelle sera votre ligne de conduite sur le développement numérique d’ARTE?
Gilles FREISSINIER
Nous voulons trouver l’adéquation entre la proposition éditoriale d’ARTE et l’évolution des usages numériques. Par exemple, nous développons l’offre de fiction sur Instagram à travers @arteasuivre. On regarde ce qui se passe aussi sur Twitch. Nous voulons nous développer là où les usages se développent tout en le faisant de manière cohérente avec l’univers éditorial d’ARTE. Nous faisons en sorte de créer une connexion entre les créateurs et les publics, mais aussi entre les publics eux-mêmes à travers par exemple des événements en ligne et en direct : live de musique, projection de documentaires, pour des moments d’échanges et de partage, profondément nécessaires actuellement.