Alors que la COP26 se tient actuellement à Glasgow, le groupe France Télévisions et son partenaire allemand WDR ont mis en ligne une nouvelle offre digitale interactive dédiée à l’environnement baptisée NowU. Détails et explications avec Gautier CURTIL, Directeur de NowU (France Télévisions/WDR).
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France Télévisions et son partenaire allemand WDR ont lancé cet été NowU, une offre digitale interactive pour permettre aux jeunes européens de devenir des acteurs face à l’urgence environnementale. Des solutions concrètes sont-elles proposées ?
Gautier CURTIL
La ligne éditoriale de NowU (https://www.nowuproject.eu/fr) est à la fois positive et déculpabilisante. Notre objectif est d’apporter sur notre site des solutions plutôt que de constater avec désarroi les faits. Conçue en «mobile first», nous proposons quotidiennement sur la plateforme un contenu éditorial serviciel. Afin d’accompagner les jeunes dans la lutte contre le réchauffement climatique, nous mettons en place une boîte à outils à travers une série de formats qui apportent chaque jour une solution à un problème. Dans «Take away», nous proposons par exemple de savoir quels sont les fruits et légumes de saison à consommer dans le mois, pourquoi faut-il acheter du coton plutôt que du synthétique… ? De plus, on ne propose que des formats textes sur NowU puisque le positionnement très serviciel de la plateforme est «green». On ne sort pas d’offres vidéo sur le site car il est conçu techniquement pour être le plus bas carbone possible.
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L’offre mise sur le «slow web», qu’entendez-vous par là ?
Gautier CURTIL
Nous souhaitons lutter contre l’infobésité. Tous les sites traditionnels soumettent des recommandations sous les articles, nous n’en avons pas. Un contenu par jour seulement est publié sur notre site car nous ne souhaitons pas noyer les internautes. Le parti pris est d’offrir un contenu pertinent et impactant qui sert à la lutte sur le débat climatique. NowU n’est pas monétisé, les images publiées sur le site sont volontairement depixélisées, en basse résolution, et donc moins énergivores. Afin de limiter notre impact carbone, nous assumons le fait de ne pas intégrer des tags externes de tracking et donc de limiter la connaissance de nos internautes. Toute l’offre est pensée avec un certain nombre de garde-fous techniques, fonctionnels ou éditoriaux qui nous assurent un positionnement «green». Ce qui va à l’encontre des grands enjeux du marketing digital de ces 15 dernières années.
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Qui ciblez-vous ?
Gautier CURTIL
La génération Z, les 15-25 ans. L’enjeu est de les fidéliser autour d’un concept éco responsable, non monétisé. Nous réfléchissons à un certain nombre de mesures pour fidéliser le public. Tout le cadrage éditorial et marketing de l’offre en 2021 a été affiné en bonne intelligence avec eux. Nous soumettons régulièrement des questions à un panel de jeunes sur les grandes thématiques à aborder. Il est important que nos publics soient engagés dans la co-construction de l’offre.
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Quelle passerelle avec les dispositifs digitaux des marques de France Télévisions ?
Gautier CURTIL
Nous voulons montrer la voie à l’échelle interne. Nous testons des solutions «green» qui pourraient être déployées potentiellement dans les prochaines années sur d’autres environnements numériques de France Télévisions comme franceinfo ou France.tv. Sur les plateformes qui ciblent la jeunesse comme Lumni et Slash, nous avons des relais.
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Mettez-vous en place des alliances avec d’autres médias européens ?
Gautier CURTIL
Oui, nous sommes en discussion avec des broadcasters publics italien, suisse, belge et espagnol. L’idée est de capitaliser sur une dynamique européenne et de faire entrer un nouveau partenaire en 2022 dans le projet. Le constat est de se dire que tous les 15-25 ans européens sont très sensibilisés à ces thématiques environnementales.