Frédéric CHEVANCE, Directeur Général de Fox International Channels France

Suite à un accord avec Free, les chaînes du groupe Fox International Channels France intègrent pour la 1ère fois l’offre TV d’un fournisseur d’accès ADSL. Est-ce une solution au déploiement de la tv payante ? Réponse avec Frédéric CHEVANCE, DG de Fox International Channels France. 

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Déployer la TV payante chez les FAI, est-ce une bonne logique d’expansion ?

Frédéric CHEVANCE

Oui, absolument ! Notre volonté est de déployer nos chaînes (Voyage, National Geographic Channel, Nat Géo Wild) sur l’ensemble du marché en mariant nos lignes stratégiques avec celles des opérateurs Fournisseurs d’Accès à Internet qui ont envie d’augmenter leur «extended basics». La non-exclusivité chez les FAI nous permet aujourd’hui d’être distribués sur ces plateformes. C’est un terrain d’expansion sur lequel nous travaillons. Notez que le groupe Canal+ et Numericable demeurent des partenaires historiques très importants pour notre distribution. Notre intérêt est de faire croître le marché de la télévision payante en France.

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Le marché de la «Pay TV» semble d’ailleurs dans une situation un peu délicate…

Frédéric CHEVANCE

Le marché de la télévision est dans une situation difficile. Il est assez complexe de recruter de nouveaux abonnés. L’offre gratuite a été très poussée par les différents gouvernements. Le marché s’est donc polarisé entre des offres Premium assez chères (Canal+, OCS, beIN SPORTS,…) et des offres dans les basics des «triple play», pas forcément très riches… Nous pensons qu’il faut se positionner sur des plateformes où se trouvent des téléspectateurs souscrivant déjà à la télévision payante. Il faut leur proposer une offre intermédiaire sans les asphyxier en matière de prix.

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Votre arrivée chez les FAI modifie-t-elle la répartition des revenus de vos chaînes ?

Frédéric CHEVANCE

Notre «corps business» demeure celui de la télévision payante. 75% des revenus proviennent des abonnements, 20% résultent des revenus publicitaires (publicités traditionnelles et opérations spéciales) et 5% découlent d’autres rétributions telles que la vente de programmes. Je ne vous cache pas que les revenus publicitaires complémentaires ont été très dégradés en 2013 sur l’ensemble du secteur. 

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Comment abordez-vous l’arrivée de Netflix en France ?

Frédéric CHEVANCE

Nous ne sommes pas pessimistes. La compétition est saine. Cela va stimuler le marché de la télévision payante. Netflix dispose d’un moteur de recommandation puissant. D’ailleurs, demain, le marché de la télévision sera régenté par des données que nous devront être capables d’extraire de la consommation des contenus. Néanmoins, il faut relativiser. Certains observateurs médias expliquent que le catalogue de Netflix est quand même loin d’être aussi riche qu’on ne l’imagine. Avec toutes les contraintes de «fenêtrages» en France, cet acteur aura aussi un peu de mal à composer ses offres cinéma et séries. Peut-être y arriveront-ils avec leurs propres séries ? Mais les droits de la plupart de ces productions ont été acquis par Canal+, TF1 ou M6.