Françoise Nyssen lance la réforme de l’audiovisuel public

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Fin de la diffusion hertzienne de la chaîne jeunesse France 4  trois fois plus de programmes régionaux de France 3, changement du mode de gouvernance en 2019: la ministre de la Culture Françoise Nyssen a lancé lundi la réforme de l’audiovisuel public.

France Télévisions devra libérer «au moins le canal hertzien» de sa chaîne jeunesse France 4, afin de recentrer sur le numérique son offre dédiée au jeune public, a précisé la ministre, dans un discours sur l’avenir de l’audiovisuel public qu’elle a prononcé lundi matin.Quant à France Ô, chaîne de France Télévisions dédiée aux outremers, «il faudra interroger nos concitoyens d’outre-mer et leurs élus pour déterminer si l’avenir est au maintien de France Ô sur le canal hertzien ou au contraire au renforcement des offres numériques des Outre-Mer Premières», selon Mme Nyssen.

France 3, qui diffuse actuellement deux heures de décrochages régionaux par jour, devra se recentrer sur la proximité et «tripler» ses programmes régionaux, et combiner ses forces avec les radios locales de Radio France, annonce en outre la ministre. Le calendrier législatif de la réforme de l’audiovisuel public a été quant à lui repoussé à «courant 2019» avec des lois sur «la réforme de la gouvernance», «le financement» qui passera par une révision de la redevance, et «la régulation à l’heure du numérique», qui devrait inclure une modernisation des pouvoirs du CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel). «Nous nous sommes concentrés sur la transformation de l’offre parce que c’est ce qui concerne le public aujourd’hui», explique la ministre de la Culture.

Sans trancher donc pour le moment sur le sujet d’une présidence unique pour tous les médias publics, Françoise Nyssen confirme le cap fixé aux entreprises du secteur: «les synergies entre sociétés vont se développer, pour permettre à l’audiovisuel public d’innover, de gagner en performance et en visibilité». «Il faudra également qu’elles dégagent des gains d’efficience et des économies pour financer les priorités. Il y a des marges de manoeuvre, nous le savons, et la mutation des sociétés passe aussi par une profonde transformation de leur organisation et de leur mode de management», dit-elle encore, sans chiffrer à ce stade les gains espérés.