Deuxième Guerre mondiale, guerre de 14-18 en cette année de centenaire, ou histoire politique plus récente: quasi-apanage des chaînes du service public en France, le succès des documentaires historiques ne se dément pas, surfant sur l’engouement du public pour ces sujets. «La France est une nation très politique, qui aime qu’on lui raconte son roman», a expliqué Dana Hastier, responsable de l’unité documentaire de France 3, lors d’un débat sur «l’Histoire à la télévision», organisé jeudi dans le cadre du 27e Festival international de programmes audiovisuels (FIPA) de Biarritz. Pour elle, «les Français sont passionnés par l’histoire. On le voit dans les ventes de livres, les revues spécialisées, au cinéma, dans les fictions tv et évidemment dans le documentaire». La France «est une nation romanesque. Et quel est le segment le plus fort qui raconte les récits en rajoutant au roman une part de vérité, si ce n’est l’histoire?» a souligné de son côté Martine Saada, directrice de l’unité société et culture d’Arte, pour qui «le goût des Français pour l’histoire s’accélère». En 2012, 59 documentaires historiques ont réuni plus d’un million de téléspectateurs à la télévision française, selon des chiffres compilés par le Centre national du cinéma (CNC). Parmi les plus gros succès, le docu-fiction «Titanic, la véritable histoire» sur France 2 (4,1 millions de téléspectateurs), «Guerre d’Algérie, la déchirure» sur la même chaîne (3,4 millions) et «Mussolini-Hitler» sur France 3 (3 millions). En 2011, c’était «Apocalypse Hitler» sur France 2 qui s’était placé en tête, rassemblant 6,4 millions de personnes. Pour Arte, France 5, France 3 ou France 2, qui en diffusent l’écrasante majorité, les films historiques sont importants. Deuxième genre de documentaires produits en 2011 derrière les films de société, selon le CNC, ils représentent 20% de l’offre globale de documentaires d’Arte ou de France 2.