La chaîne de télévision France 3 et les radios régionales France Bleu vont être progressivement rassemblées sous une «marque unique» dénommée «Ici», annoncent mardi à Ouest-France la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, et la présidente de Radio France, Sibyle Veil. «Nous officialisons l’union de nos deux réseaux, France 3 et France Bleu, au service d’une offre éditoriale encore plus proche des auditeurs, des téléspectateurs et des internautes. Nous lançons un nouveau média global de la proximité», déclare Mme Ernotte, dans un entretien croisé au quotidien. «On démarre une nouvelle étape capitale avec +Ici+ pour tirer le maximum de nos complémentarités» et, «progressivement, nos marques s’effaceront derrière une marque unique», confirme Mme Veil, à l’occasion d’une visite à Rennes de futurs locaux communs. «Ici» est déjà le nouveau nom des JT régionaux de France 3, qui remplacent les éditions nationales depuis septembre: le 12/13 et le 19/20 ont été remplacés par 24 éditions régionales (désignées sous le nom générique d’ICI), qui incluent des sujets sur l’actualité nationale voire internationale. «Notre future marque (…) doit devenir l’étendard de l’offre de proximité du service public», appuie Mme Ernotte. Les équipes de France 3 (3.100 salariés) et de France Bleu (1.500 salariés), «région par région», doivent dès à présent «réfléchir à une ligne éditoriale commune», afin que puisse être défini un «plan stratégique en lien avec la trajectoire financière donnée par le gouvernement», précise-t-elle, en vue d’une «feuille de route commune» début 2024. Ce rapprochement a suscité les craintes des syndicats de l’audiovisuel public, qui y voient les prémisses d’une fusion. «On veut augmenter notre présence sur les territoires en se redéployant. On ne cherche pas la réduction, on cherche l’addition», affirme la patronne de France TV. «On ne touche pas au statut juridique de nos salariés ou de nos entreprises. Ce n’est pas une fusion», abonde son homologue à la tête de Radio France. Outre le budget fixe de l’audiovisuel public, le projet de budget de l’Etat pour 2024 prévoit une «enveloppe complémentaire» de 200 millions d’euros sur trois ans (dont 69 millions pour 2024), pour financer des «projets de transformation», avait précisé la semaine dernière Mme Veil devant les députés. Ces projets seront précisés dans les contrats d’objectifs et de moyens (COM) pour 2024-28, que les entreprises de l’audiovisuel public et l’Etat sont en train de négocier.