Une fiction de Francis Girod, «Notable donc coupable», présentée en avant-première lundi à Bordeaux avant d’être diffusée sur France 2 début octobre, retrace à la façon d’un film noir l’emballement médiatico-judiciaire dont fut victime Dominique Baudis dans l’affaire Alègre. Inspiré du livre «Le bûcher de Toulouse» écrit par deux journalistes, Matthieu Aron et Marie-France Etchegoin, le film en deux épisodes se veut «une fiction du réel» où journalistes, magistrats, gendarmes et notables sont lancés malgré eux dans une effroyable mécanique qui distille le poison de la rumeur. Au printemps 2003, la presse rapporte les témoignages de deux ex-prostituées, recueillis par les gendarmes de la cellule Homicide 31, qui dépeignent le tueur en série Patrice Alègre comme un homme de main du proxénétisme toulousain au début des années 90. L’une d’elle, «Patricia», affirme avoir participé à des soirées sado-masochistes avec des notables de Toulouse. Les noms de l’ancien maire de Toulouse et président du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), Dominique Baudis, et du substitut du procureur Marc Bourragué sont notamment cités.