Fabrice de la PATELLIERE (Canal+) : «On souhaite revisiter le western spaghetti et la science-fiction en série»

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Fabrice de la PATELLIERE, Directeur de la fiction de Canal+

Diffusion ce lundi soir sur Canal+ de la 2ème saison du «Bureau des Légendes». Cette production française au budget de 16 M€ est l’une des illustrations de la politique de création originale de la chaîne cryptée. Détails avec Fabrice de la PATELLIERE, Directeur de la fiction de Canal+.

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C’est à Canal+ que l’on doit, depuis de nombreuses années, les tentatives les plus audacieuses dans le domaine de la création de séries originales. Quels sont vos secrets de fabrication ?

Fabrice de la PATELLIERE

Pour bien comprendre notre positionnement, il faut revenir en 2005, année du lancement de notre première série originale, «Engrenages». Auparavant, Canal+ n’existait pas tellement dans le domaine de la fiction. Elle avait pourtant connu une période «bénie» avec «H» (1998-2002). Canal+ faisait parallèlement des coproductions avec des chaînes gratuites mais n’avait pas de fictions très identitaires. A nos débuts, on appelait les producteurs pour leur demander de venir travailler avec nous. Certains étaient même sceptiques. Le pari était donc passionnant. Parmi les deux premières fictions mises à l’antenne, il y a eu d’abord en 2004 un unitaire politique sur un sujet controversé : la Gestapo française. Le public a suivi. Dans la foulée, la série policière «Engrenages» est arrivée avec une approche nouvelle, réaliste et documentée, ce qui n’était pas le cas à l’époque. Suite à ces succès, deux unitaires politiques ont été mis en chantier ainsi que les séries «Mafiosa» et «Reporters». Le positionnement était de proposer des personnages que l’on ne voyait pas à la télévision en France, avec un traitement très cinématographique. La ligne éditoriale a été conservée. Elle a constitué la marque de fabrique de nos créations originales.

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Industrialiser la fabrication des séries, est-ce aujourd’hui possible ?

Fabrice de la PATELLIERE

Le showrunner Eric Rochant le prouve aujourd’hui avec «Le Bureau des Légendes». Il est possible de produire rapidement et qualitativement. Pour cela, il s’est donné les moyens et cela représente beaucoup de travail. La rapidité avec laquelle on doit pouvoir écrire et produire des séries pour enchaîner les saisons est devenue une obligation face à l’offre exponentielle du marché. Le spectateur est sollicité quotidiennement par de nouvelles séries. Pour fidéliser le public et ne pas se faire oublier, une série doit revenir rapidement.

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Que recherchez-vous aujourd’hui ? De nouveaux genres seront-ils explorés ?

Fabrice de la PATELLIERE

L’offre doit être large, éclectique et ambitieuse. On ne veut rien se refuser. Chaque année, nous proposons entre six et huit séries. Canal+ s’est distinguée avec des thrillers et des polars souvent noirs et violents. On l’assume complètement et nous allons poursuivre dans cette voie. A côté de cela, nous voulons proposer plus de comédies. La 3ème saison de «Kaboul Kitchen» est en tournage. Nous ferons aussi une 3ème saison de «Platane». D’autres projets sont également en réflexion. Avec «Les Revenants», le genre fantastique a été revisité. Demain, on souhaite se pencher sur des genres tels que le western spaghetti et la science-fiction. L’idée est de pouvoir nous adresser aux différents profils de nos abonnés. Cela comprend – entre autres – les femmes. A cet égard, Maïwenn est à l’origine d’un projet de série de 30’ qui parle des relations amoureuses, sexuelles et familiales aujourd’hui.

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Quelle est votre politique de coproductions internationales ?

Fabrice de la PATELLIERE

Nous en lançons deux à trois par an. Quand on propose une grande série en costume comme «Borgia» (2011-2014) ou «Versailles» aujourd’hui, on tente de ne jamais être redondant dans les propositions narratives. A la rentrée, nous programmerons «Jour polaire / Midnight Sun», un thriller nordique de 8X52’.