Fabrice DE LA PATELLIERE

    477

    Dans le cadre du Festival de la Fiction TV de La Rochelle, média+ s’est entretenu avec Fabrice de la Patellière, Directeur de la Fiction de Canal+. A cette occasion, il nous explique en quoi la création originale continue d’être l’une des vocations majeures de Canal+ au sein de l’offre Premium.

    MEDIA +
    De «Braquo» à «Pigalle, la nuit», les fictions originales de Canal+ ont d’excellentes retombées critiques et d’audiences. Comment décryptez-vous le succès de vos fictions ?
    FABRICE DE LA PATELLIERE
    Travailler sur une série c’est pouvoir fédérer un public autour de personnages et d’univers forts. Nous nous sommes lancés sur des sujets dramatiquement puissants, souvent originaux en faisant appel à des talents reconnus venant souvent du cinéma. En parallèle, nous leur avons donné les moyens d’améliorer la qualité de production et de mise en scène. Au final, il n’y a pas de recettes pouvant assurer la réussite perpétuelle des séries. A Canal+, nous assumons des sujets qui sont à la fois osés et difficiles et qui nécessitent un traitement qui sorte de l’ordinaire. Dès lors, nous jouons sur la curiosité naturelle des téléspectateurs et à cet égard, nous avons intériorisé un certain nombre de réflexes sur la programmation et le marketing. La montée en puissance de la fiction originale sur Canal+ a été marquée par une augmentation du budget qui est aujourd’hui de 40 millions d’euros.
    MEDIA +
    Vos créations originales à succès seront-elles toutes reconduites ?
    FABRICE DE LA PATELLIERE
    Oui absolument ! Les deuxièmes saisons de «Braquo» (8X52′) et «Pigalle, la nuit» (8X52′) sont en cours d’écriture pour une diffusion en 2011. Quant aux quatrièmes saisons de «Mafiosa» et «Engrenage», elles sont également en écriture.
    MEDIA +
    «Maison Close» est la 1ère série en costumes de Canal+. C’est assez inhabituel pour une chaîne qui se veut contemporaine…
    FABRICE DE LA PATELLIERE
    Nous avions écarté l’idée de lancer une série en costumes il y a quelques années parce que nous cherchions à renouveler l’écriture de la fiction par le biais de personnages contemporains. Mais dans l’absolu, il est possible de produire des séries modernes en costumes et c’est d’ailleurs le pari que nous avons réalisé avec «Maison Close».
    MEDIA +
    Votre chantier sur la comédie va-t-il enfin voir le jour ?
    FABRICE DE LA PATELLIERE
    Sachant que les scénaristes français sont nourris par les dramédies américaines à l’instar de «Californication», ils ont eu envie de s’attaquer à des formats de 26′. A cette occasion, nous avons lancé la production de la série «Platane» (4 mecs en baskets) écrite, produite et interprétée par Eric Judor. La série de 12X26′ raconte l’histoire d’Eric & Ramzi qui ont un accident de voiture. Eric est alors plongé dans le coma et à son réveil,
    il découvre que Ramzy a refait sa vie d’artiste. Eric décide alors de ne plus faire le comique et monte un film d’auteur. On développe également avec Jamel Debbouze une série de 12X26′ intitulée «Tiekar» (Kissman) dans laquelle nous revenons sur l’enfance de Jamel. Enfin, «Kaboul Kitchen» (Chic Film/Scarlett) sera une comédie amère qui se déroule à Kaboul en 2004 et qui raconte les péripéties d’un restaurateur Français.
    MEDIA +
    Peut-on imaginer le retour de la série «H» ?
    FABRICE DE LA PATELLIERE
    Non, nous ne ferons pas la suite de la série «H» qui a certes marqué une époque mais qui nous replongerait dans le passé.
    MEDIA +
    Sur quels projets de fictions travaillez-vous actuellement ?
    FABRICE DE LA PATELLIERE
    Depuis un an nous développons des projets de coproductions internationales. C’est le cas de la série «Les Borgia» ou de «XIII». Nous développons «La Patrouille perdue», une série fantastique se déroulant pendant la 1ère Guerre Mondiale, et nous avons un projet autour du jeune roi Louis XIV à Versailles. De plus, nous préparons un film politique sur Bob Denard que nous mettrons en tournage cet hiver. Nous travaillons enfin sur une série de 52′ autour des services secrets intitulée «O.T» (titre provisoire).