F. ZOBDA (ELOA PROD) : «Toutes nos productions ont trait au mélange de cultures à l’écran»

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France ZOBDA, Productrice chez ELOA PROD

MEDIA +

Depuis sa création en 2006, ELOA PROD a pour ambition majeure de développer des projets mettant en valeur, entre autres, une diversité en mal de visibilité. Qu’en est-il aujourd’hui ? 

ELoa ZOBDA

Nous nous sommes en effet spécialisés dans la production de fictions orientées sur la diversité au regard du reflet de la société française. Parmi nos productions, il y a eu notamment «Les amants de l’ombre» (2009), «Fais danser la poussière» (2010), «Toussaint Louverture» (2012), mais aussi «Paradis amers» (2014), «Le family show» (2015) ou encore «Meurtres en Martinique» (2016). Toutes nos productions ont trait à ce mélange de cultures à l’écran quelque soit le sujet ou la localisation de l’action.

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La demande autour de fictions en rapport avec la diversité est-elle en hausse ? 

ELoa ZOBDA

A l’époque, il est clair qu’il n’y en avait pas. C’est pourquoi nous avions créé ELOA PROD il y a douze ans. Nous avions l’impression qu’il n’y avait pas de représentativité sur les chaînes de télévision. Nous avons donc lancé cette société de production avec une ligne éditoriale liée à la représentation de la diversité sur les écrans. A ce jour, fort heureusement, les choses ont bougé. Il y a une charte qui assure par exemple une représentativité de la diversité française dans les programmes de télévision. C’est une étape. Le chemin est encore long.

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France 2 diffuse les mercredis 21 et 28 mars à 20h55 la mini-série «Le Rêve Français» (2X90’). Quid de ce projet ?

ELoa ZOBDA

«Le Rêve Français» est avant tout une fiction basée sur des faits réels, saga à la fois sociale et romanesque qui, à travers les destins mêlés de deux familles guadeloupéennes, dévoile une partie cachée ou ignorée de notre société. Le Bureau de Migration d’Outre-Mer favorisait dans les années 60 le départ de nombreux Antillais et Réunionnais attirés par une France rêvée. C’était une volonté politique que de faire venir des gens pour travailler dans l’administration et la fonction publique parce qu’ils en manquaient en Métropole. Pratiquement 90% des rôles dans cette mini-série sont issus de la diversité. Pour information, «Le Rêve Français» sera rediffusé sur France Ô les 7 et 14 avril à 20h55.

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Les personnes perçues comme «non blanches» sont encore peu présentes dans les fictions…

ELoa ZOBDA

C’est certain ! Mais des efforts sont accomplis. A France Télévisions par exemple, il y a cette volonté d’ouverture qui est perceptible. Une personne est d’ailleurs chargée de veiller à la diversité dans les programmes du service public. Sur d’autres chaînes, ce n’est ni fréquent ni normalisé. Ce qui manque également, c’est d’avoir des héros et des héroïnes issus de la diversité comme dans «Cherif» sur France 2.

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Que vous inspire le succès de «Black Panther» au cinéma ? 

ELoa ZOBDA

Ce n’est pas un hasard si le film cartonne dans le monde entier. Cela prouve que le public est prêt. (Le film met principalement à l’affiche des acteurs non-blancs, ndlr). Ce qui bloque en réalité, ce sont les élites totalement déconnectées de la réalité du monde. Ils ne veulent pas de ces modèles. Or, ils sont partout dans la pop culture. Faudrait-il que l’on attende chaque fois que le modèle américain nous montre l’exemple alors que nous sommes le pays des droits de l’homme ? Notre mission chez ELOA PROD est de changer le regard et les imaginaires. Nous nous baladons pour raconter les Outre-mer et faire un lien avec la métropole.

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Quels sont vos autres projets TV ?

ELoa ZOBDA

Nous travaillons sur deux projets de fictions à la Réunion. Le premier, «La malédiction de la buse» (90’), nous parle d’une légende réunionnaise. Autre projet, «Le sang des anges» (90’) sur France 2.

LES DIRIGEANTS

France Zobda

Jean-Lou Monthieux

Producteurs

COORDONNEES

5 Cité de la Roquette

75011 Paris

DATE DE CREATION

2006

PRODUCTIONS

«Le Rêve français» (F2); «Meurtres en Martinique» (F3); «La Promesse du feu»(F2) ;…