F. ZOBDA (Eloa Prod) : « La télévision est un vecteur beaucoup plus populaire que le cinéma pour parler de diversité »

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Tirée d’une histoire vraie, la fiction «Les Sandales blanches» diffusée lundi 25 janvier en Prime Time sur France 2, retrace la vie de Malika Bellaribi, une mezzo-soprano française d’origine algérienne rescapée d’un grave accident de la route alors qu’elle n’était qu’une fillette dans les années 1960.

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Fondée en 2006, Eloa Prod s’est spécialisée dans la production de fictions mettant en avant une diversité en mal de visibilité. Est-ce exact ?

France ZOBDA

Oui, nous avons monté cette société de production puisque nos diversités françaises n’étaient pas assez représentées sur le petit écran. La télévision est un vecteur beaucoup plus populaire que le cinéma. L’idée était de mettre en valeur des gens différents, devant et derrière la caméra.

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Entre 2006 et 2021, les choses semblent avoir évolué dans le bon sens …

France ZOBDA

Oui, c’est exact ! Tout est question de volonté politique en réalité. Nous nous sommes rendus compte qu’il fallait bousculer les mentalités pour que les choses puissent changer. Cela s’est fait naturellement dans le monde de la publicité avec une prise de conscience des annonceurs qui devaient parler à tout le monde pour vendre. Le cinéma a encore du mal à s’y faire, tandis que la télévision prend bien conscience de la situation, même s’il a fallu batailler. Une diversité commence à exister, mais il ne faut pas qu’elle soit uniquement de façade. Traiter de sujets de fond est tout aussi essentiel. En ce sens, nous avons produit «Le Rêve Français» en 2017 pour parler des populations ultra-marines, «Pas de toit sans moi» en 2008 pour parler des sans-papiers,… On essaie de raconter la petite histoire de la grande Histoire.

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Lundi 25 janvier à 21h05, France 2 proposera «Les sandales blanches» adaptée d’une histoire vraie. Comment avez-vous abordé cette production ?

France ZOBDA

Il s’agit d’une autobiographie que nous avons adaptée. «Les sandales blanches» est un récit poignant, un hymne à la vie, à la résistance, à la résilience et à l’amour. C’est un parcours d’héroïne qui retrace la vie de Malika Bellaribi, une mezzo-soprano française d’origine algérienne rescapée d’un grave accident de la route alors qu’elle n’était qu’une fillette dans les années 1960. Cet accident a changé sa destinée. Elle a voulu croire en ses rêves et elle a chanté. Au casting, nous retrouvons Amel Bent dans le rôle-titre. Un choix unanime de toute l’équipe d’auteurs, réalisateur et producteurs. Quand on l’a rencontrée, ça a été une évidence. J’ai travaillé avec elle ses bouts d’essais et ils se sont avérés formidables. C’est une belle personne qui s’est investie à 100% dans ce rôle. Elle nous a laissé un souvenir extraordinaire.

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Quel est le budget d’une telle fiction de 90’ ?

France ZOBDA

2,2 M€ tout compris.

MEDIA +

Combien de fictions produisez-vous chaque année ? Des projets en cours ?

France ZOBDA

Nous produisons généralement une fiction par an, parfois deux. Nous préparons actuellement un nouvel épisode de «Meurtres à Marie-Galante» pour France 3. Nous sommes à la V1 du scénario. Des premiers repérages ont déjà eu lieu. Ce type de collection nous permet de faire découvrir les Outre-mer, comme nous l’avions fait avec «Meurtres à Cayenne» en 2019. Les téléspectateurs ont découvert une Guyane urbaine qu’ils ne voyaient jamais. Même logique avec «Meurtres en Martinique» en 2016. Nous espérons bientôt faire une série. On travaille beaucoup avec le service public. France Télévisions est très à l’écoute de la diversité que nous mettons en lumière, une diversité qui parle à tout le monde. Nous sommes très soucieux du grand public afin qu’il se sente concerné par nos histoires.

LES DIRIGEANTS

J.L. Monthieux

Producteurs

F. ZOBDA

Producteurs

COORDONNEES

5 Cité de la Roquette 75011 Paris

DATE DE CREATION

2006

PRODUCTIONS

«Les sandales blanches» (F2); «Meurtres à Cayenne» (F3); …