Frédéric SCHLESINGER, Vice-Président, Directeur Général des radios du groupe Lagardère Active (Europe 1, Virgin Radio, RFM)
Selon les audiences publiées par Médiamétrie, Europe 1 n’a pas connu de remontée miraculeuse à la rentrée. Quelle est aujourd’hui la logique de la station ? Réponse avec Frédéric SCHLESINGER, Vice-Président, Directeur Général des radios du groupe Lagardère Active (Europe 1, Virgin Radio, RFM).
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Quand la relance d’Europe 1 sera-t-elle effective ?
Frédéric SCHLESINGER
La relance d’Europe 1 est une réforme de fond. Près de 90% de la grille des programmes a été modifiée. Nous sommes des gens optimistes, de doux rêveurs, et nous n’attendons strictement rien avant le sondage de référence qui sera celui d’avril-juin 2018, près de 7 mois après le lancement du nouvel Europe 1.
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Avec 455.000 fidèles perdus en 1 an, Europe 1 pouvait-elle s’attendre à une telle chute?
Frédéric SCHLESINGER
Certainement pas ! Sur cette vague d’audience (qui représente en réalité 40 jours ouvrés sur la nouvelle grille), nous avons gagné une petite centaine de milliers d’auditeurs, soit +0,1 point. Cette évolution est un point significatif. Nous nous donnons 3 ans afin de repasser le cap des 9% d’audience. Pour cela, il nous suffit de gagner 0,1 ou 0,2 point à chacun des sondages, une progression lente mais sûre, pour respecter notre tableau de marche. Dans les faits, la chute d’Europe 1 date d’il y a 3 ans. Elle s’est terriblement accélérée entre janvier et juin 2017 puisque la station a perdu près de 300.000 auditeurs. Notre premier objectif, et je l’ai toujours dit, était de stopper l’hémorragie. J’ai le sentiment que nous y sommes parvenus. Nous avions deux choix : le premier était de repeindre la maison Europe 1 et de conserver les moments les plus forts de la grille au risque de créer des incohérences. Ça aurait été une politique à court terme qui nous aurait fait rebondir de 0,5 ou 0,6 point rapidement. La deuxième option stratégique, que nous avons suivie, était de reconstruire l’édifice et de changer 90% de la grille pour fabriquer une toute nouvelle démarche radiophonique…
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Au risque de décevoir les auditeurs les plus fidèles ?
Frédéric SCHLESINGER
Dans un contexte de changement, il y a évidemment les auditeurs les plus fidèles que vous décevez mais aussi ceux que vous séduisez. Le calcul de ces flux entrants et sortants reste extrêmement difficile à analyser. Médiamétrie ne nous donne que très peu d’indications sur ce sujet. Nous avons choisi de faire ce travail de fond dans le cadre d’une politique à moyen et à long terme.
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Pouvez-vous nous rappeler votre ambition pour Europe 1 ?
Frédéric SCHLESINGER
Nous voulons en faire une radio moderne, positive qui ne tombe pas dans le pathos sur les sujets sérieux. Une radio avec de l’humour, qui donne des clés de réflexion et qui détende ses auditeurs. Une radio qui décrypte et qui informe.
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Avez-vous pleine satisfaction des programmes mis en place ?
Frédéric SCHLESINGER
Oui, extrêmement. D’ailleurs il n’y aura aucun changement sur la grille d’Europe 1, ni dans les émissions, ni dans les incarnations. Au-delà de cet aspect, je dirige un groupe de trois radios (Europe 1, Virgin Radio et RFM) et plus de 750 collaborateurs. Le travail s’est concentré également sur le management de toute l’entreprise. Nous avons créé des liens et des ponts entre nos trois stations qui ne se parlaient pas. Virgin Radio se renforce sur son cœur de cible, les 25-34 ans. Camille Combal continue à performer sur la matinale. On peut aussi noter le succès de l’arrivée de Cauet qui a progressé de 55% sur les 25-34 ans. Quant à RFM, elle est la radio musicale ayant la plus forte durée d’écoute.