François SAUVAGNARGUES, Directeur délégué du FIPA
Chaque année, près de 1.500 films issus de plus de 70 pays s’inscrivent pour participer au Festival International de Programmes Audiovisuels (FIPA) de Biarritz qui se tient cette saison du 24 au 29 janvier 2017. Les détails avec François SAUVAGNARGUES, Directeur délégué du FIPA.
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Le FIPA célèbre en 2017 son 30ème anniversaire. Trois décennies après sa création, sa vocation est-elle restée la même ?
François SAUVAGNARGUES
Le FIPA est un festival qui a pour objet de montrer le meilleur de la télévision dans tous les genres : fiction, série, documentaire, grand reportage, investigation, films sur la musique et le spectacle, et transmedia. Cela permet aux professionnels de se confronter, de se rencontrer et de créer des passerelles entre le documentaire et la fiction. Le FIPA est un observatoire de la création télévisuelle. Cette année, nous avons reçu près de 1.500 films. Parmi eux, 130 œuvres issues de 33 pays présentées en compétition et hors compétition, dans tous les genres. La programmation est variée. Elle permet à la fois de montrer la création européenne des chaînes publiques et privées, mais aussi de révéler des films venant d’un peu partout comme l’Amérique Latine, l’Asie ou l’Afrique.
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Quels sont les critères de sélection ?
François SAUVAGNARGUES
Le seul critère, c’est la qualité. Nous nous appuyons sur un réseau de correspondants que l’on a tissé de par le monde. Grâce à nos contacts et nos voyages dans diverses manifestations audiovisuelles nous avons repéré des films qui répondent à des critères d’exigence et de qualité sur lesquels un comité de sélection se prononce. Nous recherchons des points de vue d’auteurs. Le FIPA, créé par Michel Mitrani, a vu le jour en même temps que les balbutiements de la télévision privée. Nous voulions faire en sorte que la qualité reste une exigence pour les promoteurs de la télévision.
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Face à une mutation du secteur, quelles tendances détectez-vous?
François SAUVAGNARGUES
L’évolution de la TV est fulgurante. Le FIPA en est la traduction. Au cœur de notre partie professionnelle, le FIPA Industry décrypte les tendances actuelles de la télévision et les interrogations des diffuseurs. Avec le Smart FIPA, vitrine internationale de la création digitale et laboratoire des tendances créatives et technologiques, nous anticipons l’avenir de l’audiovisuel en misant sur les écritures, les technologies et les talents de demain. Pour la fiction, nous vivons un âge d’or avec près d’un millier de séries produites cette année dans le monde.
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Quels seront les points marquants du FIPA Industry ?
François SAUVAGNARGUES
Le FIPA Industry c’est 3 jours pour anticiper les évolutions structurelles, économiques, technologiques et artistiques du secteur. Au programme cette année, les synergies stratégiques à déployer pour accroître son activité, que ce soit avec l’éducation, la musique ou l’édition. Pour la première fois, nous organisons une session de pitchs d’œuvres littéraires avec des livres ayant un fort potentiel d’adaptation audiovisuelle. Le Canada est notre grand pays à l’honneur. Une délégation importante de 30 intervenants canadiens viennent à la fois montrer leurs contenus en compétition et parler numérique
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Peut-on réinventer la télévision ?
François SAUVAGNARGUES
Chaque année, nous voyons que les curseurs sont poussés un peu plus loin. La question des Millennials est clairement posée pour savoir comment capter les jeunes à travers de nouvelles narrations. L’année dernière, le Smart Fipa s’était orienté sur les narrations sensorielles en mettant tous les sens en jeu. Cette année, la télévision passe au-delà de l’écran, notamment avec les hologrammes qui se déploient beaucoup plus vite que prévu.