F. LANTIERI (Journaliste & Animatrice) : «Une 2ème saison de «48 Heures» pour France 5 est en cours de production»

1209

Celle qui incarne depuis 2011 le magazine de faits-divers «Faites entrer l’accusé» (17 Juin Media) sur France 2 se livre aujourd’hui sur son métier et ses passions. Entretien avec Frédérique LANTIERI, Journaliste & Animatrice qui développe aujourd’hui de nouveaux projets TV.

média+: En 20 ans de métier, dont près de 15 comme chroniqueuse judiciaire en presse écrite, vous êtes considérée comme «la reine du crime» de France 2. Comment le prenez-vous ?    

Frédérique LANTIERI : Ça m’amuse ! «Faites entrer l’accusé» (17 Juin Media) est un magazine extrêmement identifié sur France 2. En qualité de journaliste, j’incarne un programme de fait divers qui marque les esprits depuis plusieurs années sur le service public. De ce fait, je suis naturellement liée à l’émission. Les faits divers, ce sont avant tout des sentiments humains sont exacerbés. Nous auscultons les ressorts de l’âme humaine. Nous y voyons le pire comme le meilleur.

«Faites entrer l’accusé» est une marque forte de France 2. Comment s’est-elle renouvelée ?

Cette année, nous avons été encore plus loin dans l’évocation des crimes avec des ambiances et une vision assez cinématographique. Nous utilisons des caméras subjectives. Les interventions sont plus courtes et plus nombreuses. Il y a un teaser qui pose l’ambiance au départ. Il y a aussi l’importance de la musique qui est de plus en plus forte. Ce sont les codes du polar avec des fausses pistes, des rebondissements et des confessions qui font avancer l’enquête.

Comment les enquêtes sont-elles sélectionnées ? 

Il faut que les affaires soient terminées. Toutes les voies de recours doivent être épuisées. Après, nous devons tenir 1h30, il faut donc des rebondissements et des personnalités intéressantes. Les faits divers racontent aussi une société et parfois ses problèmes.

Que pensez-vous des magazines de faits divers qui s’intéressent à des affaires en cours ?

Sur une affaire en cours, on laisse prétendre aux téléspectateurs que l’histoire est terminée alors que le procès n’a pas eu lieu et que l’instruction est toujours ouverte. Il peut y avoir des retournements de situations ainsi que de nouvelles expertises. Sur «Faites entrer l’accusé», le registre est vraiment différent. Nous faisons appel pratiquement à tous les acteurs du procès pénal sachant que l’affaire est terminée.

Quel regard portez-vous sur les séries policières ?

Elles ne sont pas très crédibles. Il y a des rebondissements un peu gratuits, qui ne sont que des éléments narratifs. Dans les séries policières, les flics sont peu affectés par les affaires traitées. Dans la vraie vie, ce n’est pas le cas. Il y a des périodes de découragement qu’on ne voit pas.

Quid de la 2ème saison de «48 Heures» sur France 5 ?  

C’est en préparation ! J’ai été à l’initiative de «48 Heures», une série de docufictions sur France 5 qui entendait revisiter des affaires criminelles, plus ou moins connues du grand public, sous l’angle unique de la garde à vue. Une deuxième saison est en cours de production pour la chaîne du service public. A l’aide de procès-verbaux, de dossiers d’instructions, d’interviews des protagonistes, et de reconstitutions, cette série est une immersion au cœur de la garde à vue, un huis-clos dans lequel on ne pénètre jamais et où pourtant tout se joue.