Fabrice BAILLY, Directeur des Programmes et des Acquisitions du Groupe TF1
«Ambition, modernité, audace», telle est la ligne de conduite de TF1 pour sa rentrée fiction. Le genre ne s’est jamais aussi bien porté. La chaîne investit d’ailleurs 150 M€/ an à son bon développement. Au-delà du pari du feuilleton quotidien en Access lancé la saison dernière avec «Demain nous appartient», la Une capitalise à la fois sur ses séries historiques mais lance aussi de nouvelles marques incarnées par des comédiens de renom. Tour d’horizon avec Fabrice BAILLY, Directeur des Programmes et des Acquisitions du Groupe TF1.
MEDIA +
Face au succès non démenti de la fiction française, comment se positionne TF1 ?
Fabrice BAILLY
L’attractivité de la fiction française est le fruit du travail d’une toute nouvelle génération de talents qui a su moderniser le genre à travers ses modes d’écriture, de réalisation et ses comédiens. Je tire mon chapeau aux producteurs, historiques comme aux nouveaux, qui se sont remis en question. Nous avons senti véritablement un engouement sur la fiction française avec le gros succès il y a quelques années de «L’Emprise», du «Secret d’Elise» ou plus récemment de «La Mante», «Traqués», «Mention Particulière» ou «Les Bracelets Rouges». La concrétisation de cet engouement a été appuyé par le succès de notre feuilleton quotidien «Demain nous appartient» dont les audiences n’ont cessé d’augmenter, mois après mois, et avec lequel nous avons réalisé un record cet été puisque nous n’avions pas atteint ces chiffres depuis 2012.
MEDIA +
Que doit-on retenir de l’installation de «Demain nous appartient» ?
Fabrice BAILLY
Grâce à notre feuilleton quotidien, nous avons un socle de fidèles. On atteint aujourd’hui plus de 3,4 millions de téléspectateurs en linéaire et 500.000 afficionados constants en replay, ce qui démontre l’attachement et la fidélité du public. La série s’exporte en Belgique, Suisse, Canada et Pologne. Sur la narration de la série, nous avons aujourd’hui des intrigues qui s’étendent sur 4 à 5 semaines.
MEDIA +
Vous prévoyez des Prime Time de «Demain nous appartient». Seront-ils décorrélés de la quotidienne ?
Fabrice BAILLY
C’est encore à l’étude. En effet, il y a deux façons de les amener. Soit, nous les corrélons totalement à l’histoire, soit nous lançons l’écriture d’histoires parallèles.
MEDIA +
La fiction courte sur TF1 a-t-elle encore un avenir ?
Fabrice BAILLY
Le public a pu suivre cet été des épisodes inédits de «Nos Chers Voisins», dont la production s’est arrêtée aujourd’hui. Après, il faut effectivement trouver de la place sur la grille. Nous préférons capitaliser sur un épisode frais de 26’, par jour de notre feuilleton «Demain nous appartient».
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Que recherchez-vous en matière d’unitaires ?
Fabrice BAILLY
On en propose énormément cette année. Certains sont basés sur des histoires vraies dont l’un des événements sera «Jacqueline Sauvage» avec Muriel Robin. On mise aussi sur du thriller avec «Piégés» porté par Odile Vuillemin ou encore du drame avec «Ils ont échangé mon enfant» avec Julie de Bona. Un unitaire doit être à chaque fois très événementiel et prestigieux. A cela s’ajoute une collection de comédies romantiques avec «Coup de foudre sur un air de Noël» à la fin de l’année avec Barbara Cabrita et Lannick Gautry, ou encore «Un bébé pour Noël» porté par Laëticia Millot.
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Quelle est votre politique de coproductions internationales ?
Fabrice BAILLY
Il s’agit d’un travail qui prend énormément de temps du fait du nombre d’acteurs financiers autour de la table. Mais en matière de préachats ou de coproductions internationales, notre attente porte cette année sur l’adaptation du roman de Joël Dicker, «La vérité sur l’affaire Harry Quebert». Il s’agira de la première réalisation à la télévision de Jean-Jacques Annaud et le grand retour de Patrick Dempsey qu’on a pas vu depuis «Grey’s Anatomy» sur le petit écran.
MEDIA +
Comment renouvelez-vous vos séries historiques ?
Fabrice BAILLY
Renouvellement des scénaristes, des histoires, des lieux et des comédiens. On a pu le voir sur «Section de recherches». Cette série fera d’ailleurs l’objet d’un cross-over avec «Alice Nevers». Le public veut non seulement retrouver les fondamentaux d’une série, mais aussi qu’elle s’accorde à l’air du temps. Nos marques historiques restent performantes quand on voit par exemple les vingt ans de longévité d’une «Famille Formidable».
MEDIA +
Comment choisissez-vous au mieux vos séries anglo-saxonnes ?
Fabrice BAILLY
Nous faisons du «cherry picking» auprès des distributeurs. On sélectionne au cas par cas le meilleur de la production étrangère. Nous l’avons appliqué avec succès sur «Good Doctor» (ABC) et «S.W.A.T.» (CBS) mais aussi sur «Magnum, P.I.» (CBS) et «New Amsterdam» (NBC). Côté série européenne, nous proposerons l’adaptation de «La Guerre des Mondes», une mini-série en trois parties.
MEDIA +
Pourquoi l’engouement autour des séries américaines est-il moins fort ?
Fabrice BAILLY
Il n’y a pas moins d’engouement. Regardez les scores exceptionnels de «Good Doctor» qui a rassemblé, mardi dernier, 6,7 millions de téléspectateurs et près de 50% de pda sur les Femmes Responsables des Achats de moins de 50 ans, un record depuis 2005! Sans oublier nos grandes séries comme «Grey’s Anatomy» et «Esprits Criminels» qui fonctionnent très bien.