Europe 1 : «Carnets du monde» fête dix ans de voyages

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«Les haines et les peurs naissent de la méconnaissance» : dans son émission «Carnets du monde» sur Europe 1, qui fête dix ans de succès, Sophie Larmoyer offre un rare espace de liberté aux grands reportages sonores, pour tenter de comprendre le monde.

Depuis 2005, cette émission du week-end propose chaque semaine plusieurs sujets de 6, 10, parfois même 15 minutes pour faire partager aux auditeurs le quotidien des habitants du globe, du récit poignant d’un réfugié qui a traversé la Méditerranée aux mines de charbon artisanales creusées dans leur jardin par les habitants de Donetsk, en Ukraine. Une émission anniversaire, le 3 janvier, a proposé un florilège d’archives dont «Le postier de Kaboul», prix Bayeux 2010 des correspondants de guerre.

C’est en juillet 2005 que Jean-Pierre Elkabbach, alors patron d’Europe 1, demande à Sophie Larmoyer, chef du service étranger, de présenter une émission de grands reportages internationaux programmée pendant une heure le samedi après-midi.

L’émission réunit depuis un public fidèle, qui apprécie l’éclectisme de ces mini-magazines qui font un pas de côté pour traiter l’actualité.

Elle n’a été interrompue que quelques mois, lors de l’arrivée à la tête d’Europe 1 en 2008 d’Alexandre Bompard, qui impose des samedis après-midi 100% sports. Ce choix ne paie pas et les «Carnets du monde» retrouvent leur place sur la grille. Europe 1 doublera même la durée de l’émission en 2012, avant de la ramener à une heure et demie cette année mais en la déplaçant sur le créneau plus porteur du dimanche matin, à 11h00. Un pari réussi, qui a doublé son audience : en septembre-octobre, l’émission a rassemblé 784.000 auditeurs en audience cumulée et 470.000 par quart d’heure moyen, soit 5,9% de part d’audience. Contre, l’an dernier, 470.000 auditeurs (en audience cumulée) et 170.000 par quart d’heure moyen, soit 3,2% de l’audience.

Dans la lignée de l’hebdomadaire «Courrier international», «Carnets du monde» reste, depuis la disparition de «Là-bas si j’y suis» de Daniel Mermet sur France Inter, l’une des seules émissions de radio dédiées aux témoignages sonores d’ailleurs, face à la concurrence de la vidéo. «Je voyage avec le son, qui reste fondamental», explique la présentatrice. «Bien sûr, ce serait un vrai plus si nous avions des photos en soutien d’un reportage sonore sur le site internet. Mais ce serait un énorme boulot, il faudrait une personne dédiée».

Sophie Larmoyer accueille aussi depuis un an et demi un «ovni» dans le monde de la radio : Josef Schovanec, un autiste voyageur, écrivain, docteur en philosophie et polyglotte, dont la chronique baptisée «Voyage en Autistan», à la tonalité étrange, offre un regard complètement décalé sur le monde qui a conquis les auditeurs.