Espionnage Bruno Gaccio/Canal+: la justice se prononcera jeudi

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Le tribunal correctionnel de Paris dira jeudi si Canal+ a joué un rôle dans l’espionnage au début des années 2000 de l’un de ses animateurs vedettes, Bruno Gaccio. L’auteur des «Guignols de l’Info», qui menait à l’époque une contestation interne contre le licenciement du patron de la chaîne Pierre Lescure, avait découvert dans un livre publié en 2005 par un ex-employé des services de sécurité, Pierre Martinet, qu’il avait été filé et photographié.  L’auteur, un ancien agent de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), affirmait qu’il avait agi à la demande de sa hiérarchie, qui aurait voulu «discréditer» M. Gaccio et aurait même envisagé un piège pour le mêler à une affaire de stupéfiants. Lors du procès qui s’est tenu fin septembre devant la 17e chambre, M. Martinet avait nié avoir agi de sa «propre initiative». Mais Canal+, poursuivie pour «recel de violation du secret professionnel» et «complicité d’atteinte à la vie privée», avait réfuté toute implication. Son avocat, Me Hervé Lehman, avait qualifié de «fausse» et «absurde» l’hypothèse d’un espionnage ordonné par la chaîne, soulignant qu’il n’existait «aucune preuve» en ce sens.Il avait fait valoir qu’à l’époque, Canal+ était «en très mauvaise posture financière» et avait donc «assez de problèmes comme ça pour ne pas souhaiter le départ de M. Gaccio», un des «piliers» de la chaîne. Le parquet avait pourtant requis une amende de 500.000 euros à son encontre, estimant que c’est «pour le compte et pour l’intérêt» de la chaîne qu’avaient agi les cinq autres prévenus dans cette affaire d’une «gravité extrême». La procureure, Anne de Fontette, avait demandé pour Pierre Martinet, qualifié d’«exécuteur de basses oeuvres», deux ans de prison avec sursis, 20.000 euros d’amende et cinq ans d’interdiction des droits civiques.