L’annonce de plan de suppressions de postes chez Hachette Filipacchi, branche presse écrite de Lagardère, et Europe 1, radio phare du groupe, a provoqué la colère des salariés qui menacent ensemble d’une grève mardi. Cette décision commune des deux composantes de la presse Lagardère est une «première historique», ont souligné les syndicats dans un communiqué de presse. Des assemblées générales doivent se tenir, aujourd’hui, dans les deux sociétés, pour décider de concrétiser ou non ces menaces de grèves.
média+ : Que reprochez-vous au plan de restructuration du plan Lagardère ?
Un délégué syndical : Nous lui reprochons principalement son manque de visibilité. Il ne s’agit pas de proposer des licenciements sans modèle économique sûr derrière. Nous réclamons une vision claire sur l’avenir et c’est ce dont le plan manque cruellement aujourd’hui.
média+ : Vous avez déposé un préavis de grève pour le mardi 5 juin, des assemblées générales sont prévues aujourd’hui, qu’en attendez vous ?
Un délégué syndical : Dans un premier temps nous allons négocier avec la Direction du Groupe pour décider ou non de poursuivre le préavis. Il est indispensable de revoir les modalités du plan de restructuration et plus concrètement d’aborder les perspectives d’indemnités de licenciement et le nombre de personnes licenciées, car le chiffre avancé de 93 postes supprimés pour le groupe Hachette Filipacchi et 42 pour Europe 1 est trop important.
média+ : Vous avez annoncé, dans un communiqué commun à l’intersyndicale, que cette décision de grève était «une première historique», pouvez-vous nous expliquer en quoi ?
Un délégué syndical : Il y a déjà eu des pressions de grève sur certain des titres du Groupe Lagardère mais qui n’ont jamais duré très longtemps et surtout qui étaient localisées sur des titres précis. C’est la première fois qu’il y a une demande générale de l’ensemble des salariés du groupe de presse.
média+ : Que pensez-vous des pressions exercées par le gouvernement sur le magazine «Paris-Match» et, entre autres, celle du Garde des Sceaux, Rachida Dati, visant à empêcher la publication de «photos de jeunesse» ?
Un délégué syndical : En tant que journaliste, je trouve bien sûr cela inacceptable, c’est une grave pression sur les médias et sur la liberté de la presse. Pour information, Didier Quillot, P-D.G. de Lagardère Active, a reçu la SDJ (Société des Journalistes), jeudi, pour faire une mise au point avec eux, mais nous n’en savons pas plus pour le moment, il est encore trop tôt pour se prononcer mais nous faisons le nécessaire pour que des pressions de ce genre n’aient plus lieu et n’altèrent pas les publications.