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La liquidation judiciaire de Quinta Industries, une société de post-production, avait fait souffler un vent de panique sur l’industrie du cinéma français. Aujourd’hui, les 61 films menacés ont été sauvegardés. Quels enseignements tirez-vous de ces péripéties ?
Thierry de SEGONZAC
Les événements de Quinta Industries et de ses filiales ont démontré que nous avions besoin de mettre en place des procédures parfaitement définies conjointement avec l’ensemble des professionnels – et notamment des producteurs et des ayant-droits – afin de faire en sorte qu’à toutes les étapes de production et de post-production, les œuvres soient parfaitement sauvegardées.
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Les industries techniques de l’audiovisuel ont-elles pâti de l’accélération de la numérisation des salles de cinéma ?
Thierry de SEGONZAC
Absolument ! La numérisation a tout d’abord accéléré la mutation des salles de cinéma. Cette numérisation a été précipitée par l’arrivée d’un fondd de soutien de 100 millions € mis en place par le CNC pour permettre à la totalité des salles françaises de basculer vers le tout numérique. Ce fonds a provoqué une accélération extrêmement violente qui a fait qu’en 24 mois, le cinéma français est passé des bobines de films au numérique. Ce plan de numérisation voulu par le CNC est tout à fait légitime, mais il devait être accompagné d’un dispositif permettant aux industries techniques d’assumer la rapidité avec laquelle il fallait basculer vers le numérique. Aujourd’hui, avec le Ministère de la Culture et le CNC, nous essayons de mettre en place des systèmes qui viennent consolider les filières industrielles de la création à travers – par exemple – l’intervention d’un fond stratégique d’investissement.
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La FICAM invite tous les professionnels du cinéma français à participer aux «États Généraux de la Production» en France qu’elle organisera le 17 février prochain. Quels sont les dossiers les plus chauds à traiter ?
Thierry de SEGONZAC
Nous devons redéfinir avec l’ensemble de la profession, et plus particulièrement avec les producteurs, des normes techniques d’usage que nous devons mettre en place pour garantir la pérennité des œuvres dans leur fabrication et dans leur conservation. Ensuite, nous devons réfléchir aux relations que nous devons avoir avec la production dans la valorisation financière des prestations techniques que nous rendons et qui doit être mieux admise, mieux comprise et mieux défendue. Enfin, nous devons reconstruire et consolider la filière technique de l’audiovisuel qui doit être accompagnée d’un fonds stratégique d’investissement qui pourra lui trouver des ressources qui mènera à bien ces consolidations.