Entretien avec Pascal ROGARD, Directeur général de la SACD

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Les liens entre le cinéma et la télévision sont-ils toujours aussi fort à notre époque ?

Pascal ROGARD
Les liens entre le cinéma et la télévision existent toujours pour une raison très simple, les chaînes investissement dans le cinéma français car elles y sont obligées. Il y a une réglementation en France qui contraint les chaînes à investir un pourcentage de leur chiffre d’affaires dans les œuvres cinématographiques et les œuvres audiovisuelles. Mais aujourd’hui, nous constatons une chute très importante du nombre de films diffusés par les chaînes historiques malgré cette obligation. Nous sommes à une période charnière où la TNT a pris le relais des diffuseurs historiques en termes de diffusion de films de cinéma. A ce jour, nous souhaitons assouplir la réglementation obsolète interdisant certains jours et à certains horaires la diffusion de films à la télévision. La direction des industries culturelles au Ministère de la Culture a d’ailleurs initié une consultation pour regrouper les points de vue des producteurs, auteurs et diffuseurs sur cette réglementation obsolète.
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La télévision concurrence-t-elle les films en salles ?
Pascal ROGARD
Le cinéma est toujours un vecteur d’audience à la télévision et représente à ce titre un concurrent des films en salles. Toutefois, un événement sportif majeur ou une émission de divertissement populaire vont davantage concurrencer les films en salles que la diffusion de films à la télévision.
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La chronologie des médias doit-elle être remise en cause ?
Pascal ROGARD
Dans la chronologie des médias, nous ne comprenons pas pourquoi un film qui n’a pas le financement des chaînes de télévision devrait attendre 3 ans pour être disponible sur un site de S-VOD, et 4 ans pour être diffusé sur un site communautaire comme YouTube ou Dailymotion. La chronologie des médias n’est pas désuète. Il faut maintenir la hiérarchie entre les différents modes d’exploitation et de diffusion du film, de manière à optimiser des financements et à garantir aux investisseurs des exclusivités. La chronologie des médias, sans aucune dérogation, qui traite de la même manière des films à succès, et des films aux carrières plus brèves dans les salles de cinéma, nous parait insupportable et contraire aux règles qui sont éditées par Bruxelles dans le cadre du marché unique.