Le développement de la télévision connectée devrait chambouler la consommation télévisuelle. Afin d’en savoir davantage, média+ s’est entretenu avec Olivier Ezratty, Spécialiste des médias numériques et Conseil en stratégie et Innovation des technologies de l’information et de la communication, qui interviendra le 29 juin dans le cadre de la 5ème édition de l’Université d’été du SNPTV.
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La télévision connectée, un média en expansion ?
Olivier EZRATTY
Nous sommes aujourd’hui à un tournant. Les technologies ont rendu possible l’intégration de l’accès à Internet dans les télévisions. Il est désormais envisageable d’accéder sur sa télévision à des services en ligne type Google, YouTube… qui enrichissent l’expérience télévisuelle. Cependant, nous sommes dans une phase d’incertitude concernant les usages de la télévision connectée puisque qu’il existe deux optiques d’enrichissement télévisuel. 1) On fait du copier coller des outils de l’Internet traditionnel sur la télévision. C’est une approche mise en oeuvre par des acteurs comme Samsung. L’expérience montre que cela ne fonctionne pas très bien. 2) On peut adapter les technologies de l’Internet pour embellir l’expérience de la télévision. Il faut faire en sorte que l’information sur les programmes, la VOD ou encore la communication entre les téléspectateurs puisse enrichir l’expérience télévisuelle.
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A quelle vitesse la télévision connectée va-t-elle se développer ?
Olivier EZRATTY
A l’échelle technologique, nous en sommes encore aux balbutiements de la TV connectée. Il existe un standard franco-allemand (HBBTV) qui commence à émerger. Il permet aux chaînes de télévision d’émettre des informations liées à leurs contenus via leur propre flux numérique. Pour faire simple, lors de la diffusion d’un programme, un lien URL apparait sur l’écran, il suffit donc de cliquer dessus pour accéder à une fiche d’information. C’est une vision autocentrée des chaînes de télévision qui voient d’un oeil intéressé, l’idée d’enrichir l’expérience télévisuelle autour de leurs programmes. C’est la vision d’un monde cloisonné qui n’est pas celui d’Internet. Les gens sont habitués à aller sur Google ou Facebook indépendamment de leur fournisseur d’accès. C’est un choc entre une vision du monde très horizontale où chaque service et chaque matériel se choisit indépendamment des contenus, et une vision verticale où le contenu est lié à la chaîne.
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Quels sont les enjeux de l’Internet sur la télévision et à qui cela va-t-il profiter ?
Olivier EZRATTY
A priori, le premier à en profiter sera le consommateur. Mais il demeure une incertitude autour de l’aspect générationnel. La télévision connectée créera des formes d’usages différents selon les classes d’âge et les affinités des consommateurs. En parallèle, cela va poser d’importantes interrogations sur la place de l’annonceur…
