Dans le cadre du «Sunny Side Of The Doc», média+ s’est entretenu avec Mathieu Béjot, Délégué général de TV France International (TVFI) qui nous présente un état des lieux global de l’exportation des oeuvres audiovisuelles françaises.
média+ : Le documentaire français s’exporte-t-il facilement à l’international ?
Mathieu Béjot : Depuis plusieurs années, l’exportation du documentaire français à l’international poursuit assidument sa croissance. Aujourd’hui, le documentaire francophone représente près de 25% du chiffre d’affaires à l’export (soit environ 25 millions d’euros). Depuis six ans, nous assistons à une progression continue des ventes de documentaires à l’international. Nous avons une patte française reconnue, une écriture originale héritée des films d’auteurs avec un point de vue très fort.
média+ : Quelles seront les grandes tendances d’exportation 2009/2010 ?
Mathieu Béjot : L’animation constitue le genre qui s’exporte le mieux en France (30 à 40%). Nous sommes le 3ème pays exportateur d’animation télévisuelle au monde. Nous sommes l’un des rares pays ayant maintenu une industrie polyvalente pour tous les publics. Toutes les chaînes jeunesses étrangères qui se respectent viennent voir en France ce qui se produit en terme d’animation !
média+ : En matière d’exportation audiovisuelle, comment se place la France face à ses voisins européens ?
Mathieu Béjot : L’exportation des programmes télévisés français s’est développée et amplifiée depuis bientôt 15 ans. Même si les Britanniques exportent davantage que nous, la France n’a pas à rougir des ses exportations audiovisuelles. Nous avons un talent particulier pour raconter et mettre en scène les histoires. De plus, nous ne pouvons pas nous comparer aux Etats-Unis, nous ne sommes pas dans la même catégorie.
média+ : Quels seront les principaux enjeux de l’exportation audiovisuelle ces prochaines années ?
Mathieu Béjot : Pour l’avenir, nous devons préparer une sortie à la crise en développant de nouveaux marchés. La diversification des techniques de diffusion et l’approche de nouveaux territoires seront au coeur de l’action. Comment faire exister les oeuvres audiovisuelles sur les nouveaux médias et leur trouver un «business model» ? Quand nous fournissons de nouveaux contenus pour la VOD ou le téléphone portable, cela ne rapporte rien pour le moment.