Entretien avec Laurent HEYNEMANN, Président de la SACD

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Quels sont les faits marquants qui ressortent de cet Observatoire ?
Laurent HEYNEMANN
Ce qui est très frappant, c’est de constater à quel point le système de rémunération proportionnel pour les auteurs n’est pas aussi fiable que l’on pourrait le penser. La précarisation des auteurs de films tend à se généraliser dans un système de production cinématographique qui continue à rendre peu de comptes aux auteurs et qui pratique un copyright au rabais, dévastateur pour tous les créateurs et leurs conditions de rémunération. Concernant les exploitations en VOD, un protocole avait été signé entre la SACD et les syndicats de producteurs. Il prévoyait pour ce type d’exploitation une rémunération minimale de 1,75% sur le prix public. Malgré cela, trois des quatre syndicats de producteurs cinématographiques l’ont dénoncé en 2009. Cette situation constitue un manque à gagner pour les auteurs car les taux laissés à l’ensemble des coauteurs sont généralement inférieurs à ceux du protocole de 1999 (taux majoritairement inférieur à 1%).

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Vous semblez d’ailleurs pointer du doigt les sous-financements chroniques de la plupart des œuvres…
Laurent HEYNEMANN
Non seulement il y a un sous-financement des œuvres cinématographiques mais il y a aussi une certaine «conventionalité» dans la manière dont les films sont financés. S’il existe une meilleure transparence dans les relations entre producteurs/auteurs, financiers/producteurs mais aussi entre les producteurs eux-mêmes, cela pourrait participer à la diversification des financements.

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Lorsqu’une œuvre rencontre un succès public, vous dites que les auteurs ne bénéficient pas – ou rarement – d’une participation proportionnelle effective à son succès. Comment l’expliquez-vous ?
Laurent HEYNEMANN
Le poids et la place de l’auteur ne sont pas assez importants dans la répartition des recettes. Il y a sous-estimation du poids financier des auteurs qui correspond  – à mon sens – à une sous-estimation artistique de l’auteur.

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Quelles solutions la SACD pourrait-elle apporter ?
Laurent HEYNEMANN
La gestion collective est de loin la meilleure garantie pour organiser la remontée des recettes en aval et pour permettre aux auteurs d’être associés au succès de leurs œuvres.