média+ : Quels sont les projets en cours de Scarlett Production ?
Joëy Faré : Tout d’abord nous avons des projets pour France 2, la saison 2 de «Clara Sheller, la nouvelle Clara» (6×52′), série nommée au Festival de Télévision de Monte Carlo (du 8 au 12 juin 2008), un téléfilm, «L’amour c’est la honte», réalisé par Bruno Bontzolakis ainsi que la série «Risques calculés» (6 x 52′). On a terminé pour Arte «La belle personne» d’après «La Princesse de Clèves» de Madame de Lafayette qui est réalisé par Christophe Honoré. Le film sortira en salle à l’automne 2008 après une première diffusion sur Arte. Pour cette chaîne toujours, on est en post production de «Bea» de Virginie Wagon. Pour Canal+ nous produisons une série pour 2009 qui s’intitule «Police». Côté développement, nous avons une série de 26′ pour une diffusion en prime: «Les Baby boomers», pour France 2.
média+ : Quelles sont vos sources d’inspiration pour vos productions ?
Joëy Faré : Je regarde beaucoup les séries anglaises et américaines, voire même celles d’Amérique du Sud. Mais c’est pas pour autant que je les duplique. Je fonctionne au coup de coeur, en fonction de ce que je lis ou entends sur de grands sujets de société. Une conversation dans le métro peut très bien m’inspirer. Il y a mille façons de faire jaillir un projet.
média+ : Vous avez vendu la série «Un flic en prison» sur le marché américain. Pour quelles raisons la France n’a pas été intéressée par le projet ?
Joëy Faré : En effet, le projet «Un flic en prison» qui vient de susciter récemment l’intérêt Outre-Atlantique, est un concept qui a d’abord été pensé pour la France, pour France 3 très précisément. Mais il n’a pas vu le jour car il était trop noir, trop violent et trop audacieux: la France évolue dans la perception du genre mais encore de façon très lente. En revanche, ce concept a beaucoup plu aux Américains qui ont d’ailleurs acheté les droits de «Clara Sheller» que France 2 diffuse.
média+ : Que pensez-vous de la fiction française aujourd’hui ?
Joëy Faré : La fiction française est en pleine évolution. Elle se nourrit de tout ce qui se passe dans le monde. Le genre est obligé d’en passer par là car les séries américaines ont boosté la fiction classique française. Cette mutation à plein de bons côtés: elle offre notamment beaucoup de possibilités aux jeunes créateurs et à tous ceux qui sont porteurs de création et d’imagination. Concrètement, de nouvelles techniques d’écriture vont apparaître ainsi que de nouveaux formats.
média+ : Comment voyez-vous l’avenir de la fiction française ?
Joëy Faré : Les changements de comportement du public vont affecter les modes de consommation de la télévision. Le téléviseur rassembleur de la famille va disparaître au profit d’une multitude d’écrans. Chacun consommera à l’heure qu’il désire sur le support qu’il préfère, le programme qu’il aura envie de regarder. Tout cela est annoncé. Mais savoir quels seront réellement ces comportements est difficile à dire. Pour nous, l’occasion de produire pour la TMP ne s’est pas encore présentée mais pourquoi pas! Les mini-séries de 3′ semblent pouvoir convenir parfaitement à ce type de support.
média+ : Êtes-vous confiante dans l’avenir de la profession ?
Joëy Faré : Sur la suppression de la publicité, la profession ressent plutôt de l’inquiétude actuellement. Nous ne savons pas comment les choses vont se résoudre. Jean-François Copé doit nous donner des solutions. Toutefois, comme la plupart de mes confrères, je préconise l’augmentation de la redevance. Mais ce n’est pas le choix de notre Président.
Société de Production : Scarlett Production
• Les Dirigeants:
– Joëy Faré et Florence Dormoy, fondatrices et productrices
– Frédéric Louyot (Secrétaire général)
– Sophie Barrat (Productrice exécutive)
• Date de création : Septembre 1999
• Coordonnées : 4 rue Férou
75006 Paris
• Activités principales :
Production de séries, de téléfilms et de films
• Les productions :
«Coeur Océan», saison 1 et 2 (2006-2007), «L’affaire Ben Barka» 2×90′ (2007), «Trois femmes..Un soir d’été» 4×90′ (2005), «Clara Sheller» 6×52′(2004), «Un été de canicule»4×90′(2003)