Entretien avec Jean Réveillon, DG de l’Union européenne de Radio-Télévision (UER)

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    Lundi 12 octobre, à 20h30, l’UER a donné rendez-vous à ses membres pour un cocktail au Port-Palace de Monaco. Jusqu’alors indésirables, les journalistes sont invités pour la 1ère fois à cet évènement. L’occasion pour média+ de rencontrer Jean Réveillon, Directeur général de l’Union européenne de Radio-Télévision.

    media+ : Quelle est la vocation de l’Union européenne de Radio-Télévision ?
    Jean REVEILLON : L’ UER est une association professionnelle qui regroupe les radiodiffuseurs nationaux – entendez «publics» – de 56 pays d’Europe, d’Afrique du Nord et du Proche-Orient. Elle a une multitude de vocations, qui concernent des domaines extrêmement variés ! Plus simplement, nous sommes une «fédération» de médias publics représentant le service public européen dans son ensemble. Nous négocions des droits de diffusion d’évènements sportifs, qu’ils soient majeurs ou non. Notre but en fin de compte est de faire en sorte que le sport reste dans le domaine de la gratuité et soit disponible au plus grand nombre.

    media+ : Pari réussi avec l’acquisition des droits de l’EURO 2012 de football !
    Jean REVEILLON : C’est une victoire en effet, et une victoire d’autant plus belle qu’elle concerne le football, le sport le plus médiatique et le plus onéreux au monde ! Nous avions à coeur de nous replacer après notre échec pour la diffusion de l’EURO 2008, et surtout après l’échec dans les négociations avec le CIO pour les Jeux olympiques de 2014 et 2016.

    media+ : Quelles conséquences peut avoir cet échec de l’UER ?
    Jean REVEILLON : Deux conséquences notables ! La première, c’est le basculement du sport dans une sphère privée et payante, basculement qui se traduira forcément par une accessibilité plus restreinte. D’autre part, puisque les chaînes privées et payantes n’ont pour mission que de faire le plus d’argent, elles privilégieront forcément les sports les plus puissants au détriment des moins connus, et, à terme, cela pourrait menacer certaines fédérations.

    media+ : Pourquoi entend-on si peu parler de vos actions ? Est-ce un choix de laisser l’UER en marge des projecteurs médiatiques ?
    Jean REVEILLON : Un choix, je ne sais pas. Mais toutes nos décisions transparaissent en fin de compte dans les communiqués de nos membres. Quand France-Télévisions évoque l’obtention de droits pour tel évènement, la mention «avec l’UER» est généralement ignorée par le lecteur.