Entretien avec Jean LESIEUR, Directeur de la rédaction de France 24

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Entre les révoltes arabes, le séisme au Japon, la menace nucléaire mondiale, quelles sont les contraintes auxquelles France 24 est confrontée ?
Jean LESIEUR
Pour une chaîne d’information comme France 24 qui émet en français, en anglais et en arabe, 24/24h dans le monde entier, nous pouvons nous féliciter de la richesse de l’actualité. Néanmoins, nous avons des contraintes qui sont d’abord techniques. Il est en effet difficile de se rendre à Fukushima pour recueillir des informations crédibles sans risquer sa vie. Nous avons les mêmes obstacles dans les pays arabes, notamment en Syrie où il est extrêmement difficile d’y travailler. Les contraintes sont également liées aux ressources humaines. Quand nos jeunes équipes de reporters enchainent la Tunisie, la Côte d’Ivoire, l’Egypte et la Lybie, on se rend compte que nous n’avons pas autant de reporters «expérimentés» que nous devrions en avoir pour couvrir tant de fronts simultanément.
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Comment s’effectue le traitement en urgence d’une information, face à une grille de programmes déjà fixée à l’avance ?
Jean LESIEUR
Nous avons une souplesse quasiment dogmatique. Dès qu’un événement se produit, nous cassons l’antenne. A nos débuts, nous avions du mal à achever la demi-heure de «breaking news». Or, aujourd’hui, nous assurons non stop et sans problème 8 heures d’antenne sur Fukushima par exemple.
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Etes-vous entièrement satisfait de la grille des programmes ?
Jean LESIEUR
Nous ne sommes jamais totalement satisfaits ! Je nous trouve – par exemple – un peu trop bavard dans la soirée. Nous ne devons pas hésiter à rediffuser des reportages particulièrement forts sachant que les téléspectateurs ne consomment pas les chaînes d’information sur la longueur. De surcroît, France 24 s’est lancée dans une grande opération de fusion avec RFI. L’addition de nos forces devrait avoir un impact retentissant. Nous réfléchissons d’ailleurs à produire différentes émissions en commun.
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Dans quel est l’état d’esprit travaille actuellement la rédaction de France 24? Des journalistes apparaissaient «démotivés et inquiets» en 2010 selon vos propos.
Jean LESIEUR
La crise qui a eu lieu à France 24 s’est apaisée. Nous avons réussi à travailler de manière efficace sans se mêler des affaires extérieures au travail de la rédaction. Je ressens aujourd’hui un fort enthousiasme engendré par une actualité passionnante. L’ambiance y est très bonne, même si évidemment, le personnel se pose des questions sur l’avenir de l’entreprise. Cependant, je suis convaincu que la synergie avec RFI nous permettra d’augmenter notre force de frappe.