média+ : «L’Internat» sera la prochaine série événement diffusée sur M6. Pourquoi une diffusion en Prime Time ?
Jean-Benoît Gillig : «L’Internat» est un format espagnol diffusé sur Antena 3 en soirée. Le diffuseur et moi-même avons fait le pari que cette nouvelle série puisse fonctionner en Prime Time.
média+ : Dans «L’Internat», on peut y voir un mélange artistique d’«Harry Potter», «Twilight», et «Lost». C’est l’annonce d’un succès assuré ?
Jean-Benoît Gillig : Je mets au défi quiconque de prendre des références, de les mettre dans un shakeur et d’en faire quelque chose de valable. Dans nos métiers, c’est l’inverse qui se produit. En effet, quand nous créons de la fiction, il y a des références qui naissent dans l’esprit des téléspectateurs. Notre génération de producteurs, acteurs et scénaristes est remplie de références que nous avons intégrées.
média+ : Alors comment décririez-vous votre série ?
Jean-Benoît Gillig : «L’Internat» est un beau pari de production pour le Prime Time. Nous avons construit la série avec une équipe d’auteurs. C’est une oeuvre collective de 4 réalisateurs qui se sont relayés durant 80 jours de tournage. Notre série est rapide et se compose de 4 intrigues parallèles et de 18 personnages récurrents que nous avons voulu sincères.
média+ : M6 a longtemps illustré sa difficulté à raisonner en terme d’industrialisation dans la production de séries. «L’Internat» est-elle un premier pas vers ce changement ?
Jean-Benoît Gillig : L’industrialisation de la production existe depuis très longtemps, des studios de la SFP aux Buttes Chaumont en passant par AB Productions… Aujourd’hui, nous devons relever un nouveau challenge. Nous faisons face à une crise économique lourde qui touche de plein fouet les chaînes de télévision, c’est un phénomène mondial. Moins de recettes publicitaires et donc moins d’argent à mettre dans les productions. Parallèlement, nous devons faire face à une crise d’identité de la fiction française. On nous demande d’être audacieux, originaux et novateurs tout en étant efficaces avec moins d’argent ! Par conséquent, ce n’est pas une nouvelle phase d’industrialisation qui se met en place mais une réflexion sur un nouveau mode de fabrication de la fiction française.
média+ : Si «L’Internat» ne fonctionnait pas, quelles leçons pourriez-vous en tirer?
Jean-Benoît Gillig : Si «L’Internat» ne fonctionnait pas, nous aurons eu le mérite d’avoir essayé quelque chose de nouveau et d’avoir évité la sempiternelle reproduction de schémas et de recettes télévisuelles. Notre série est multi genres, c’est un jeu entre l’écriture, les personnages et leur interprétation.
média+ : Une 2ème saison serait-elle en écriture ?
Jean-Benoît Gillig : Tout à fait ! Nous écrivons les arches narratives de la 2ème saison de «L’Internat».
média+ : Vous avez produit «Léa Parker», la série pourrait-elle revenir un jour ?
Jean-Benoît Gillig : La série a fait son temps (50 épisodes), elle a beaucoup voyagé car elle a été vendue dans 39 pays. C’était une belle aventure d’Access Prime Time.
média+ : Pourquoi Gaumont s’intéresse-t-elle désormais à la production télévisée ?
Jean-Benoît Gillig : Gaumont-Léonis sonne le retour de Gaumont à la télévision, 15 ans après. «L’Internat» est notre première production. Notre ligne éditoriale est autant basée sur la France que sur l’international et nous souhaitons développer des séries ambitieuses sur d’autres marchés que la France.
Société de Production : Gaumont-Leonis
• Les Dirigeants :
– Jean-Benoît Gillig, Directeur général et Producteur
• Coordonnées:
Gaumont-Leonis
30 avenue Charles De gaulle
92200 Neuilly/Seine
• Date de création :
Janvier 2009
• Productions :
«L’Internat» (bientôt sur M6)