Entretien avec Hervé RONY, Directeur Général de la SCAM

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Peut-on parler de «précarité» des auteurs dans le domaine du documentaire?
Hervé RONY
La situation est assez contrastée. D’un côté, le nombre de documentaires est en croissance sur le marché, mais d’un autre côté la situation n’est pas totalement satisfaisante. En effet, les auteurs ont le sentiment d’avoir de moins en moins de liberté en termes de création. Ils doivent de plus en plus répondre à des objectifs de formats, d’éditorialisation et d’audience très strictes. Ce sont des contraintes qui entachent la liberté des auteurs. Cette situation créée des tensions et des conflits entre diffuseurs et auteurs.

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Les auteurs ont-ils une bonne image des diffuseurs TV ?
Hervé RONY
Les sentiments sont assez contradictoires. 58% des auteurs sont satisfaits de leurs relations avec les principaux diffuseurs. A l’inverse, ces relations sont insatisfaisantes pour 33% des auteurs, voire conflictuelles pour 4% d’entre eux. Cela s’explique par le fait que les chaînes s’immiscent dans le montage et dans le travail de création. De plus, les horaires de diffusion font l’objet de frustrations grandissantes de la part des auteurs.

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Quelles sont les propositions que vous pouvez faire pour améliorer les choses ?
Hervé RONY
Nous proposons tout d’abord la rédaction d’une charte tripartite auteur/producteur/diffuseur qui pourrait encadrer les interventions du diffuseur dans le travail de création de l’auteur. Ensuite, nous proposons la création d’un guide professionnel auteur/producteur dans lequel les membres devraient, par exemple, s’engager à fixer un pourcentage minimal (9%) des recettes d’exploitation au profit de l’auteur.