Productrice et scénariste (Italique productions et Pégasus Télévision), Hélène Delale a créé Duval et Moretti, une série d’épisodes de 52′ pour M6, inspirée de la série culte des années 70, «Starsky et Hutch».
média + : «Duval et Moretti», c’est «Starsky et Hutch» à la française avec Magloire dans le rôle d’Huggy les bons tuyaux ?
Hélène Delale : C’est vrai que j’ai toujours beaucoup aimé «Starsky et Hutch» et que je voulais retrouver le même type d’action. En fait, ce qui m’intéresse d’abord, c’est de mélanger plusieurs genres, entre polar et comédie. En matière de création française dans ces domaines, il y a vraiment la place pour deux flics sympas comme «Duval et Moretti». «Starsky et Hutch», c’est seulement le squelette du scénario.
média + : Pourquoi votre choix s’est-il porté sur Alexandre Brasseur et Emmanuel Patron pour incarner ce duo de flics ?
Hélène Delale : Le casting a été très long. Il me fallait, pour que le duo puisse fonctionner, des comédiens assez vierges d’image, un peu rigolos mais capables aussi de mener des enquêtes. J’ai tout de suite pensé à Alexandre et l’idée d’Emmanuel est venue plus tard. Sur les 168 jours de tournage et les 21 épisodes déjà tournés, tout s’est extrêmement bien passé entre eux. Nous avons vraiment un «duo».
média + : Voyez-vous de l’audace dans cette création ?
Hélène Delale: L’audace est dans le ton assez libre que nous avons voulu donner aux personnages, loin des héros de la série policière traditionnelle. Le polar et l’humour ne sont pas souvent réunis en France. Ce sont en général deux genres bien distincts. L’audace, elle est aussi dans notre désir de faire une série avec la moitié du budget ordinairement alloué aux œuvres de prime time.
média + : M6 n’ a pas voulu d’une série «feuilletonnante», mais au contraire d’épisodes indépendants les uns des autres. Le regrettez-vous ?
Hélène Delale : Je trouve ça dommage car, quand il s’agit d’un feuilleton, nous pouvons dire plus de choses sur les personnages. Ils se dessinent plus facilement, sont plus proches des téléspectateurs. Mais la chaîne veut que le public puisse arriver à tout moment et qu’il ne soit pas contraint d’avoir visionné les épisodes précédents pour suivre le déroulement de la série. C’est un choix que je respecte.
média + : A ce propos, avez-vous des projets dans l’immédiat en matière de fiction ?
Hélène Delale : J’ai passé deux ans et demi intégralement sur «Duval et Moretti», assurant la direction littéraire et artistique de 4h00 du matin à 19h00. Je n’ai pas eu le temps d’en développer d’autres. J’ai monté ma propre société de production il y a seulement deux ans et demi, après avoir été directrice littéraire pour Marathon, Ima Elma, et travaillé à la production d’«Extrême limite» pour TF1 (une centaine d’épisodes) et de trois longs métrages, dont le dernier en date est «Un petit jeu sans conséquence» de Bernard Rapp. J’aime me consacrer à un projet et ne pas en courir plusieurs à la fois. Le travail sur les personnages exige beaucoup de soi. Il ne faut pas le négliger.