Entretien avec Guillaume BUFFET, Co-président Renaissance Numérique

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    Créé en 2005 et composé des principaux dirigeants des entreprises de l’Internet en France, Renaissance Numérique – laboratoire de pensées du numérique citoyen en France – vient de présenter une situation inquiétante de l’Internet en France. Entretien avec Guillaume Buffet, co-président de Renaissance Numérique.

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    Vous décrétez «une situation alarmante» concernant l’état du numérique dans l’hexagone. En quoi la situation est-elle préoccupante selon vous ?
    Guillaume BUFFET
    La situation de l’état numérique est alarmante pour différentes raisons. Au 3ème trimestre 2010, seuls 68% des foyers français ont accès à l’Internet. Ce chiffre est assez dramatique car il est comparable au niveau de la Corée du sud en 2001! Autre résultat alarmant, moins d’une PME française sur deux (48%) dispose d’un site Internet. Enfin, les start-up numériques ne représentent que 2,1% des créations d’entreprises en France, ce qui est infime.

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    Quelles démarches comptez-vous accomplir dans le domaine du numérique ?
    Guillaume BUFFET
    A partir du 16 décembre prochain, nous rassemblerons l’ensemble des membres de Renaissance Numérique qui se compose des patrons de l’Internet, des chercheurs et des universitaires. Chaque expert de l’Internet viendra présenter une seule et unique mesure afin de faire avancer des choses. Des propositions très concrètes y seront apportées dans la perspective de l’élection Présidentielle de 2012.

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    Le chiffre d’affaires du e-commerce français représente à peine la moitié de celui réalisé au Royaume-Uni (25 milliards contre 56). Comment expliquez-vous ce retard ?
    Guillaume BUFFET
    Globalement, les dirigeants économiques et politiques français ne sont pas familiarisés au numérique. Nous accusons un retard en termes de formation et de sensibilisation, contrairement à nos voisins étrangers pour lesquels le numérique est entré dans les moeurs.

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    L’action des Secrétaires d’Etat qui se succèdent au numérique est-elle insuffisante ?
    Guillaume BUFFET
    Non seulement l’action des Secrétaires d’Etat au numérique est insuffisante, mais elle est en grande partie contre-productive. Concernant le numérique, les ministres se sont focalisés sur les mauvaises questions : problématiques autour de la pédophilie, de la cyber-criminalité, du droit à l’oubli… On ne pointe du doigt que les problèmes liés à l’Internet. En mettant en avant ces aspects, les Français non sensibilisés au numérique ont donc pris peur.